L’exposition « Daniel Dezeuze // Claude Viallat » à la galerie Catherine Issert revient sur le mouvement Supports/Surfaces dont les deux peintres furent des représentants majeurs et en suit les prolongements jusqu’à aujourd’hui.
Daniel Dezeuze et Claude Viallat, du mouvement Supports/Surfaces à aujourd’hui
L’exposition a été inspirée par la programmation estivale des musées de la ville de Nice intitulée « Nice 2017. Ecole(s) de Nice » qui, à l’occasion du soixante-dizième anniversaire de la création symbolique de l’École de Nice, est consacrée aux divers mouvements artistiques qui se sont développés sur la Côte d’Azur après la seconde guerre mondiale et jusqu’aux années 1980. Supports/Surfaces est un de ces mouvements et la galerie Catherine Issert saisit l’occasion pour rappeler le rôle qu’elle a joué dans l’émergence des artistes qui l’ont fondé, comme Daniel Dezeuze et Claude Viallat.
Les œuvres de Daniel Dezeuze témoignent d’une volonté de remettre en question les principes conventionnels de la peinture, depuis les tableaux réalisés à l’époque de Supports/Surfaces, au début des années 1970, jusqu’aux plus récents. Les œuvres de ce membre fondateur de Supports/Surfaces incarnent dès ses débuts une démarche critique vis-à -vis du tableau et reposent sur une analyse de ses composants essentiels comme la toile et le châssis. Réalisée à partir de matériaux pauvres et disparates habituellement étrangers au domaine pictural comme des valises, des feuilles de plastique, des filets à papillons ou des treillages, elles associent dessin et volume peint autour du vide, qui devient pour Daniel Dezeuze la notion centrale permettant de concevoir et de représenter l’espace.
Daniel Dezeuze et Claude Viallat poursuivent leur exploration de l’objet peinture
Les œuvres les plus récentes de Daniel Dezeuze poursuivent ses recherches plastiques autour de l’illusionnisme pictural et de la représentation spatiale. Les Panneaux extensibles réalisés en 2001 exploitent la transparence pour ouvrir de façon ludique une nouvelle voie entre peinture et sculpture. Les œuvres comme Armes, Portes, Objets de cueillette, Réceptacles et Peintures qui perlent réactualisent les problématiques de la peinture en tant qu’objet et prolongent la quête de son renouvèlement et de son décloisonnement.
La peinture de Claude Viallat est traversée par le motif de forme neutre qu’il a adopté dès 1966 pour se consacrer à un travail sur la couleur sur des toiles sans châssis de nature très variée. Egalement membre fondateur du mouvement Supports/Surfaces, il remet ainsi en question à sa façon le support traditionnel de la peinture. Les œuvres de Claude Viallat réalisées depuis la courte période de Supports/Surfaces n’ont rien perdu de leur potentiel de mise l’épreuve de la peinture et continuent depuis quatre décennies d’explorer à travers le même système le processus créatif.