Communiqué de presse
Daniel De Spirt
Daniel De Spirt
Daniel De Spirt : une nouvelle tectonique artistique
Déconstruction et reconstruction, déformations, glissements d’un champ artistique à un autre, abolition des frontières entre sculpture, peinture, architecture, design, installation, dessin… Le plasticien Daniel De Spirt prend à contre-courant les codes convenus.
A première vue, les sculptures (il faudra revenir sur cette dénomination) de l’artiste s’apparentent à des propositions d’art construit et cinétique et semblent s’inscrire dans les recherches des artistes du début du XXe siècle, notamment Piet Mondrian, Theo Van Doesburg.
Mais Daniel De Spirt s’évade très vite du cadre et des problématiques de l’art moderne pour embrasser une quête permanente dans l’exigence d’absolu qu’impose un cheminement marqué par les questionnements et les remises en cause, rejoignant en cela la posture des plasticiens en art contemporain qui prend plus d’acuité avec la multiplication des matériaux, des images et des signes.
Tectonique… Il s’agit bien pour Daniel De Spirt d’étudier les déformations, des volumes et des structures appliqués à l’art tout en s’intéressant aux problématiques esthétiques engendrées par les trois dimensions. L’artiste libère ici en même temps la forme, la ligne et l’espace en donnant plein pouvoir à la lumière et à la transparence. La forme peut être un parallélépipède posé, un carré oblique comme enfoncé dans le socle décliné avec quatre plaques ou en colonnes.
Mais l’originalité de Daniel De Spirt est son concept de « trait coloré » qui commande et rythme l’espace et le mouvement : les superpositions de couleur sur les périmètres ou les arêtes des carrés créent un prisme ; les couleurs superposées, en interaction vibratoire, n’interviennent pas pour ponctuer mais mènent la danse, et sont à l’origine de perceptions sensorielles fortes.
« Je ne pense pas sculpture mais ligne dans l’espace : mes carrés en altuglas sont conçus comme des tableaux que l’on pose sur un socle près d’un mur blanc qui participe au tableau. » souligne l’artiste dont l’objectif est « d’aboutir à la simplicité pour atteindre l’esprit de justesse. »
La géométrie a des exigences difficiles à concevoir : rien n’est plus compliqué que la simplicité. Daniel de Spirt utilise les mathématiques mais aussi des maquettes qu’il élabore sur ordinateur ou des dessins qu’il retouche, des photos également. Son atelier relève du laboratoire d’expérimentation d’autant plus qu’il travaille également, le P.v.c., l’aluminium, le bois, le carton, les papiers, concevant des collages en relief.
Il travaille par série mais chaque oeuvre a sa particularité et vit à travers le regard de l’autre. L’intuition et l’émotion sont des guides. « Quand je crée une colonne de 1m68, je travaille sur la verticalité, je ne suis pas dans la sculpture mais dans le rapport à l’ humain ».
Cette attitude de sismographe sous tend la démarche de Daniel de Spirt pour qui rien n’est figé : ses oeuvres sont conçues pour être regardées sous différents angles et ce regard de l’autre participe à une mutation du concept originel couplée à une prise de conscience chez l’artiste de ce qui lui échappe, en fin de compte : alors, peut-être entre t-il dans une tectonique du sentiment…