Dan Walsh
Dan Walsh
Ce sont pas moins de huit peintures nouvelles que l’artiste américain Dan Walsh présente pour sa troisième exposition monographique à la Galerie Xippas, du 29 mai au 31 juillet 2010.
L’exposition est conçue en conjonction de la rétrospective des livres d’artiste de Dan Walsh à la Librairie Christophe Daviet-Thery.

Depuis le début des années 90, Dan Walsh élabore une œuvre peinte qui inscrit dans une veine minimale et géométrique la fragilité du geste. Ses peintures apparaissent à la fois comme autant de structurations projetées de l’espace, par des lignes, carrés concentriques, ou autre grilles (dés)orientant le regard, et des tentatives sans cesse mises en jeu d’occuper la surface dans l’incertitude de la main levée, dans l’intelligence supposée du pinceau, où la régularité des paternes est toujours la résultante d’une disposition au jugé.
Comme toute œuvre fondamentalement non narrative, la peinture de Dan Walsh n’interdit pas de penser à des liens fictionnels avec le réel, des climats, des souvenirs personnels, ou des analogies avec la domination des écrans sur la vision recadrée et orthogonale de notre quotidien.
Mais elle met avant tout en scène les tensions qui se jouent dans l’instant présent du regard, comme une hystérie douce de la surface. Très grand coloriste, Dan Walsh explore des échelles chromatiques sans limite, allant du gris neutre à des rencontres ou superpositions de couleurs incroyablement lyriques et souvent surprenantes.
La légèreté de la peinture acrylique lui permet d’apposer une touche qui exprime à la fois le trait et la trace. Il invite le spectateur à une double lecture qui balance entre la reconstitution d’un processus d’occupation lente de la surface et l’appréhension de sa totalité.
Présentant ses toiles près du sol, Dan Walsh avive chez le spectateur une empathie avec la surface dont la vibration chromatique et géométrique l’amène à ressentir son poids, sa pulsation, ses harmoniques, sa tension.
On perçoit des échos lointains de préoccupations minimales, De Stijl, cinétiques, hypnotiques, aussi bien que la pratique intériorisée des mandalas tibétains. Devant les peintures de Dan Walsh, le regard du spectateur se pose sur le fragment d’un temps dont les traces colorées révèlent une intériorité absolue de l’esprit et du geste.