Dan Walsh
Dan Walsh
Peintes à main levée, ses compositions constituent comme une transgression de la pureté objective du minimalisme. Souvent atmosphériques dans leurs formes, leurs couleurs ou leur mode d’accrochage, derrière des arrangements de pavés colorés aux lignes courbes et aux angles arrondis, ses toiles produisent une sensation de flottement et une délicatesse étrange.
La grille constitue la forme élémentaire de base de l’ensemble des 6 toiles présentées ici. Elle est le dispositif structurel fondateur de la peinture, le tableau étant lui-même le support d’une remise en jeu des mécanismes d’expression et de perception. Par l’abstraction et la simplification des formes, chaque tableau renvoi à une périodicité, à une table des matières potentielles permettant, à la manière des mandalas tibétains, de happer l’attention et la réflexion du spectateur. Pour Dan Walsh, la peinture est un médium pertinent «aussi longtemps qu’elle est un moyen pour l’individu de faire sens avec le monde, et que l’engagement qu’elle requiert est partagé avec le public». Ainsi, le tableau n’est en effet pas un simple outil critique, mais il symbolise aussi et surtout le lieu d’un questionnement des mécanismes de la perception.
Fondamentalement non narrative, la peinture de Dan Walsh n’interdit pas les liens fictionnels avec le réel, des climats, des souvenirs personnels, ou des analogies avec la domination des écrans sur la vision recadrée et orthogonale de notre quotidien. Mais elle met avant tout en scène les tensions qui se jouent dans l’instant présent du regard, comme une hystérie douce de la surface. Très grand coloriste, Dan Walsh explore des échelles chromatiques sans limite, allant du gris neutre à des rencontres ou superpositions de couleurs incroyablement lyriques et souvent surprenantes. La légèreté de la peinture acrylique lui permet d’apposer une touche qui exprime à la fois le trait et la trace. Il invite le spectateur à une double lecture qui balance entre la reconstitution d’un processus d’occupation lente de la surface et l’appréhension de sa totalité.
Présentant ses toiles près du sol, Dan Walsh avive chez le spectateur une empathie avec la surface dont la vibration chromatique et géométrique l’amène à ressentir son poids, sa pulsation, ses harmoniques, sa tension. Devant les peintures de Dan Walsh, le regard du spectateur se pose sur le fragment d’un temps dont les traces colorées révèlent une intériorité absolue de l’esprit et du geste.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marie-Jeanne Caprasse sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Dan Walsh