ART | CRITIQUE

Dan Graham

Vernissage le 25 Avr 2009
PMuriel Denet
@31 Mai 2009

Entre sculpture et architecture, les pavillons de verre et d’acier de Dan Graham s’inscrivent dans l’espace public, réalisant ainsi l’utopie d’un retour de l’art dans la vie.

Dan Graham, dont l’activité principale s’est concentrée ces dernières années sur la création et l’installation de pavillons de verre et d’acier, aux quatre coins de l’Europe et des États-Unis, nous donne de ses nouvelles chez Marian Goodman. Le prétexte de cette exposition est une grande rétrospective qui va circuler de Los Angeles à New York, en passant par Minneapolis.

Entre sculpture et architecture, les pavillons s’inscrivent dans l’espace public, réalisant ainsi l’utopie chère à Dan Graham d’un retour de l’art dans la vie. Et la galerie devient ainsi un lieu de documentation sur ces réalisations, et leur processus de production, avec prototypes, maquettes, et films documentaires.

Au rez-de-chaussée de la galerie donc, un pavillon grandeur nature, en forme de triangle isocèle, dont les deux côtés égaux en verre semi transparent sont incurvés. La base, plane, par laquelle on peut pénétrer le périmètre de verre, est un claustra usiné en métal gris régulièrement constellé de petits jours circulaires.

On a là tous les matériaux, issus de l’architecture de bureau, de l’open space alliant transparence et surveillance, que Dan Graham détourne et agence en formes plus ou moins ouvertes, ou enveloppantes, en fonction du contexte de l’installation.

Au sous-sol, érigées sur des socles qui les mettent à hauteur du regard, cinq maquettes de pavillons récemment installés dans diverses villes européennes. Objets familiers par leurs matériaux et la légèreté de leur intégration dans l’espace, ils n’en demeurent pas moins étranges. Car, si l’on conçoit bien qu’ils délimitent un périmètre, à la fois ouvert et fermé, qu’ils créent une singularité dans l’espace urbain, à la fois remarquable et discrète, qu’ils peuvent servir de points de rendez-vous à l’usage des citadins, ils n’ont d’autre fonction que de provoquer une perturbation : dévier la circulation, troubler les limites entre dedans et dehors, entre voir et être vu.

Autant de problématiques qui travaillent l’œuvre de Dan Graham depuis ses débuts et qui ont pris formes dans la déclinaison de ces pavillons depuis le début des années 80, et dont l’artiste nous annonce ici la lente prolifération.

Dan Graham
— Curves for E.S., 2005. Miroir sans tain, acier.
— Maquettes de Half Cylinder / Perforated Steel Triangular Enclosure, 2008
— Maquettes de Two V’s, 2002-2005
— Maquettes de Two Half Cylinders Off-Aligned, 2000
— Maquettes de One Straight Line Crossed by One Cuved Line, 2007-2008
— Maquettes de Half Square/Half Crazy, 2004
— Vidéos documentant les installations des oeuvres.

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