ART | EXPO

Dämmeryugyonngbleibt

07 Juin - 26 Juil 2008
Vernissage le 06 Juin 2008

Une peur imminente de la catastrophe et la conscience d’une disparition inévitable sont les postulats de départ du travail de Nicolas Moulin. Il crée des œuvres perturbantes, projetant le spectateur dans des paysages arides et des architectures brutalistes, témoins d’utopies déchues.

A travers ses images et installations, Nicolas Moulin explore une réalité ambiguë, puisée dans l’histoire et augmentée par son imaginaire.

Ses œuvres perturbantes proposent au spectateur, un déplacement dans des paysages arides et des architectures brutalistes, témoins d’utopies déchues. Ces territoires hostiles deviennent autant de non-lieux propices à l’errance et à la projection.

L’exposition « Dämmeryugyonngbleibt » nous invite à une traversée nocturne. Nicolas Moulin présente « Nachdatch », une vidéo réalisée en trois dimensions dans laquelle une architecture se révèle en clair-obscur, balayée par la lumière.

Dans l’espace de La BF15 , il crée une pièce nommée « Zeitreisenanzusehen » (qui signifierait « voyage de temps à regarder »). Une sorte d’horlogerie se déploie au sol, sous la forme d’un dispositif lumineux dans l’espace de la galerie évoluant dans une atmosphère crépusculaire.

Œuvrant l’idée d’une trame spatio-temporelle divergente et uchronique, Nicolas Moulin adepte de Phillip K Dick et de son livre « Le maitre du haut château », amorce de possibles histoires, où réel et imaginaire s’entrechoquent.

Propos

Catastrophe
Je vis dans le principe de catastrophe imminente, avec la conscience que tout ce qui m’entoure est amené à disparaître à plus ou moins long terme. J’ai grandi avec l’idée qu’une bombe nucléaire allait sauter d’une minute à l’autre.

L’art
Il m’aide à accepter la métaphysique du monde dans l’hypothèse de sa propre absence et dissolution. Créer des oeuvres sans penser qu’elles vont disparaître est vain. Dans 5000 ans, il n’en restera rien. En tant que production, l’art est un champ d’action aussi limité que l’automobile ou l’électroménager, mais il m’intéresse par la place qu’il peut occuper dans un système: une place subjective située dans les interstices. C’est une chose du présent, un organisme vivant.

Désordre
L’art m’intéresse dans ce qu’il contient d’incontrôlable. À l’image de la pensée humaine, il ne peut vivre sans un certain désordre. C’est le paradoxe de notre société, qui érige l’art en chose sacrée mais qui tolère de moins en moins le désordre. Or, ce dernier est la condition de la liberté de pensée. Sinon, c’est la « dévitalisation »: une officialisation qui aplanit tout et rend les artistes polis et domestiques. Je me sens trop romantique pour accepter d’être une machine à fabriquer du patrimoine.

L’Image
Elle existe en tant qu’information et projection. C’est à partir de cette idée que mon travail s’est orienté, au départ, vers la photographie et l’image. Au-delà du visible, les confusions entre le réel et le fictif, les torsions et distorsions, les pararéalités. Désormais, avec la technologie numérique, plusieurs réels cohabitent et se font concurrence. L’officiel est une infinité d’autres, les « réalités officieuses ». Je crée des simulacres, des mondes parallèles, et je leur donne une fausse authenticité.

Extraits de « Nicolas Moulin, Fissures », interview par Mickaël Faure, art presse 2, août 2006.

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