Caché par le trop grand glaïeul

L’exposition « Caché par le trop grand glaïeul » à la galerie Eric Dupont, à Paris, dévoile de nouvelles peintures de Damien Cabanes à travers lesquels l’artiste se consacre au portrait, au motif floral et au thème de l’atelier.

« Caché par le trop grand glaïeul » : portraits, fleurs et vues d’atelier de Damien Cabanes

La pratique picturale de Damien Cabanes se nourrit de visions et d’expériences apparemment anodines dont il fait ressortir toute la force émotionnelle et vitale. Pour ses dernières œuvres, c’est son atelier, des bouquets de fleurs et des proches, des amis ou des personnes croisées qui inspirent l’artiste. Les portraits tels que Mathilde dans l’atelier et Alma et Raphaël donnent à voir des instants de vie hors de toute logique de pose. C’est au contraire lorsque les corps cessent de poser que le pinceau de Damien Cabanes semble en saisir les mouvements naturels, les attitudes, le regard.

Lorsqu’il aborde des bouquets de fleurs, suggérant une lecture personnelle de la tradition de la nature morte, c’est en réalité une vision pleine de vie que Damien Cabanes transmet, loin d’une scène figée où les fleurs, parce qu’elles sont coupées, ont déjà perdu toute leur vitalité. Le tableau intitulé Glaïeuls sur fond blanc et rose isole au centre d’une vaste surface claire une brassée de longues fleurs, sans vase. Il ressort de cette représentation de glaïeuls coupés à la fin de l’été dernier la sensation d’un élan, celui des fleurs qui s’étirent sur la toile comme vers la lumière, en pleine nature.

Avec « Caché par le trop grand glaïeul », Damien Cabanes vivifie la nature morte

Les tableaux Petits objets abstraits sur fond gris, Petits objets abstraits sur fond blanc et Tissus fond gris foncé s’inscrivent dans la continuité des vues d’atelier dont l’œuvre de Damien Cabanes recèle déjà de nombreux exemples. A travers le motif de l’atelier, c’est moins le lieu de l’art, que simplement celui des choses, montrées dans leur réalité la plus simple et la plus directe, qu’il expose. On pénètre à travers ces tableaux dans ce qui constitue la banque de motifs de Damien Cabanes, de laquelle il puise ses rayures, cubes, couleurs. Objets et sacs étalés au sol deviennent des motifs purs, situés hors du temps, des hiérarchies de genre et même de l’opposition figuration-abstraction.