Damien Cabanes pratique la peinture, la sculpture et le dessin. Il explore tour à tour l’abstraction et la figuration. Sans clivage, la rétrospective du Musée d’art moderne de Saint-Etienne fait dialoguer ses peintures de la «période des grosses taches» avec ses sculptures en plâtre, en terre émaillée et ses gouaches. Certaines oeuvres jouent sur des empilements de formes simples; d’autres sont réalisées d’après modèle en atelier. Toutes sont vivement colorées et le résultat d’un véritable corps à corps avec la matière.
Elisa Fedeli. Vous êtes nominé au prix Marcel Duchamp 2011. Pouvez-vous décrire le projet que vous allez présenter à cette occasion?
Damien Cabanes. Le stand est très petit donc j’ai décidé de ne montrer qu’une seule facette de mon travail, par souci de clarté. Ce sera un ensemble de sculptures en terre émaillée datant de ces dernières années.
Pour ce prix, décerné par l’ADIAF, vous êtes en concurrence avec trois autres artistes de moins de 40 ans (Samuel Rousseau, Guillaume Leblon et Mircea Cantor). A côté d’eux, quelle branche de l’art contemporain pensez-vous incarner?
Damien Cabanes. C’est difficile à dire, quand on est dans l’action. Je me situe dans la peinture et dans la sculpture-modelage. Les trois autres artistes travaillent dans des médiums différents, comme la vidéo, l’installation et la sculpture-installation.
Vous sentez-vous éloigné de leurs pratiques?
Damien Cabanes. Non, malgré les différences de médiums, nos pratiques ne sont pas si éloignées qu’il y paraît. Comme l’a très bien résumé Marc Donnadieu, le commissaire de l’exposition «Prix Marcel Duchamp 2011» (LaM, Villeneuve d’Ascq, juillet-septembre 2011), ce qui relie nos différents travaux, c’est «une grande précision et une grande poésie».
A l’approche des présidentielles de 2012 et alors que chaque candidat y va de son petit programme pour la culture, quelles seraient selon vous les mesures politiques à préconiser en faveur de l’art?
Damien Cabanes. Je n’ai pas tellement d’opinion à ce sujet. Il n’y a pas d’engagemet politique dans mon travail.
On dit que Martine Aubry voudrait augmenter le budget de la Culture de 30% à 50%. Ce serait bien que le gouvernement continue à subventionner les artistes. Malgré les effets pervers que l’on connaît, on est toujours content quand un FRAC nous achète une oeuvre.
Plus concrètement, le manque d’espace pour travailler ou stocker est un vrai problème. Ce serait bien qu’il y ait plus d’ateliers à Paris et qu’ils ne soient pas trop chers. Il faudrait peut-être réserver les friches industrielles à la création d’ateliers.