Damien Cabanes

Damien Cabanes
Damien Cabanes

On retrouve dans les toiles récentes de Damien Cabanes les modèles qui parcourent son œuvre, comme Saskia au pull rayé, Marina et Nico sur fond vert et bleu, ou encore Douma et sa famille. Amis ou voisins viennent poser pour lui pendant deux ou trois séances, parfois plus, au gré desquelles l’espace de la toile s’ouvre ou se referme: d’un instant à l’autre, le tableau peut prendre une forme inattendue.

Même s’il peint d’après modèle vivant, c’est à la couleur, à la forme, au sujet même de la peinture que Damien Cabanes se confronte. «Le tropisme de Cabanes le tient à l’écart des zones de turbulence et de vacarme. Il sait se tenir à sa place dans une zone de calme relatif qui lui permet d’échapper à la temporalité générale.» (Extrait du texte Une part de ce qui arrive maintenant écrit par Olivier Kaeppelin à l’occasion de l’exposition de Damien Cabanes au Musée d’art Moderne de Saint-Etienne Métropole du 13 septembre au 20 novembre 2011.)

Dans son atelier, des toiles encore fraîches sont accrochées aux murs, d’autres sont étendues sur le sol ou roulées dans les coins. Le visiteur se sent pris dans un rapport physique à la matière et à la couleur émanées des tableaux qui l’entourent. La table, qui lui sert de palette, est recouverte de tubes de peintures éventrés et de couches de couleurs; des livres sur Matisse, Cézanne, …, sont éparpillés sur le bureau.

Pourtant nés de gestes vifs et précis, et cernés de rouges, verts ou bleus fulgurants, des centaines de corps et de visages aux noms familiers sont suspendus dans un calme méditatif.

«L’œuvre de Damien Cabanes est l’œuvre d’un solitaire, irréductible aux échanges convenus. Elle est une œuvre de silence, peut‐être celui de la plus grande concentration de l’esprit ou de la plus grande force du rêve. L’œuvre de Damien Cabanes est une œuvre concrète et dense, donnant forme aux secrètes manifestations de la vie. Elle nous renvoie au noyau originaire comme à un espace constitué d’additions ou de surgissements. Elle saisit le tressaillement miraculeux des existences. «Irrégulier», singulier, silencieux, Damien Cabanes donne à son œuvre une plus grande liberté chaque jour. C’est elle qui mène la danse, fuyant les attachements de circonstance. Il dialogue, sans doute, avec l’art allemand, l’art belge ou l’art latino-américain, mais son dialogue est avant tout avec ces œuvres qui, quelle que soit leur origine, sont des entités insécables, irréductibles renvoyant, d’abord, à leur seul principe. Ses peintures, ses sculptures ou installations ont besoin de savoir, au plus authentique, de quoi le réel est fait. » (Extrait du texte Une part de ce qui arrive maintenant écrit par Olivier Kaeppelin à l’occasion de l’exposition de Damien Cabanes au Musée d’art Moderne de Saint-Etienne Métropole du 13 septembre au 20 novembre 2011.)