DAMASESE

L’exposition « DAMASESE » à la galerie Jousse Entreprise, à Paris, présente de nouveaux « nubi » de Seulgi Lee, des tissus coréens qu’elle revisite en de vives pièces picturales. Des œuvres entre abstraction et figuration qui ont pour thème central le langage.

Seulgi Lee explore les liens entre image et langage

Huit lettres capitales forment le titre de l’exposition : « DAMASESE », un mot inventé qui a été inspiré à Seulgi Lee par des formules votives. A travers lui s’exprime tout l’enjeu des nouvelles réalisations de l’artiste qui explore notre tendance à vouloir reconnaître des formes dans les paysages naturels ou éléments abstraits qui s’offrent à notre regard. Une obsession que Seulgi Lee transpose dans le domaine du langage en nous incitant à découvrir des signes animés, à reconnaître des lettres dans des formes primitives de langage.

Les nouvelles œuvres de Seulgi Lee sont nées de son séjour dans la région d’Oaxaca au Mexique où elle a découvert l’ixcatèque, un langage purement oral d’origine pré-hispanique aujourd’hui utilisé par moins de dix personnes. Cette langue primitive devient pour Seulgi Lee le point de départ d’un échange avec une communauté de vannières locales. A travers le dialogue qui s’instaure s’exprime les nombreuses correspondances entre vannerie artisanale et culture orale, entre le tressage et la narration, entre les lignes formées par les mots jusqu’à devenir des phrases et celles formées par les tiges végétales jusqu’à devenir un panier.

Les nubi coréens revisités par Seulgi Lee

Les œuvres de Seulgi Lee sont des nubi, des pièces textiles traditionnelles coréennes qu’elle revisite en des suites picturales noires et blanches ou aux couleurs flamboyantes. Leurs motifs géométriques d’apparence abstraite cachent des lettres et des proverbes ou des formules rituelles, stimulant notre capacité à associer librement image et langage.