Mathias Bengtsson, Les frères Campana, Matali Crasset, Alain Moatti, Baptiste Viala, …
D’ Days
«Et demain …», deux mots et trois points de suspension sur lesquels les participants au parcours D’Days ont largement phosphoré depuis quelques mois. Lors du choix d’une thématique annuelle, on se pose mille questions…. Comment formuler ce qui sera juste 9 mois plus tard? Comment, à l’aube de l’année 2013 peut-on imaginer ce que seront les entreprises et les individus lorsque la page de l’année en cours est déjà tournée? Au moment où tous les indicateurs économiques appellent à la prudence et à la mesure, à l’heure où la tentation du repli est forte, D’Days a souhaité ouvrir de nouvelles perspectives. En contrepied d’un contexte parfois morose, D’Days affirme, en sa 13ème édition son statut de festival et d’agitateur d’idées.
«Et demain…» appliqué au design prend une dimension de progrès, d’innovation, d’évolution dans nos gestes du quotidien, si ce n’est de changement. Le designer, formé pour répondre à des problématiques d’usage et de consommation ne créera plus demain d’objets ou de services «en plus». Endosser le rôle de designer en 2013, et pour demain, sous-entend de prendre la responsabilité de créer des gestes, des habitudes, des objets qui seront exemplaires dans leur cycle de production, qui ne feront courir aucun risque -même passif- à leur utilisateur, et qui auront «une fin de vie» puisque c’est l’expression consacrée, durable.
Le besoin de demain ne semble finalement plus être d’inventer le «plus nouveau possible». Le vrai besoin ce serait de proposer des solutions alternatives, des idées pour vivre mieux ensemble. De même, penser à demain, c’est avoir la liberté de se repencher sur certains fondamentaux, c’est se souvenir que le geste de l’homme allié à celui de la machine, apporte sa part d’humanité et de poésie à notre quotidien ; que le design est un outil créatif et culturel de sortie de crise.
Demain sera ainsi le théâtre de nouveaux liens, de nouveaux rapprochements entre les champs de la création que D’Days souhaite encourager en bousculant les approches et en encourageant le déplacement des regards. Montrer qu’artisanat et innovation font bon ménage, que l’industrie peut faire rêver, que l’avenir du design se construit sur des modèles économiques qui n’existaient pas il y a même 5 ans, réaliser que cette discipline devient un langage international qui se fête dans toutes les grandes villes du monde… et surtout à Paris, pendant D’Days qui ne laisse de la place qu’au design.
Pas d’erreur possible, demain est à construire de toutes pièces, avec les « outils » encore inexplorés, par une scène émergente avide de bousculer le présent et de proposer son interprétation de l’avenir. Toutes ces questions seront posées pendant D’Day….