L’exposition « La galerie des éclipses » au château d’Oiron présente une installation sonore et audiovisuelle de Cyril Hernandez et Emmanuel Labard qui fait suite à la résidence de création effectuée par les deux artistes au château en avril dernier. En s’appuyant sur l’imaginaire et la charge symbolique liés au phénomène de l’éclipse, l’œuvre du duo, installée dans un des espaces les plus prestigieux du château, sa galerie de peintures du XVIe siècle, propose aux visiteurs une nouvelle lecture de ses dernières.
La galerie des éclipses : installation de Cyril Hernandez et Emmanuel Labard
L’installation La galerie des éclipses se nourrit de la fascination qu’exerce sur les hommes, depuis toujours, le phénomène astronomique des éclipses, qu’elles soient solaires ou lunaires. L’éclipse, plongeant brusquement le monde dans l’obscurité, avant de lui faire retrouver la lumière, est un instant qui semble en suspens, où la vie semble s’éteindre avant de renaître. Une parenthèse qui depuis des millénaires alimente peurs et fantasmes et constitue un objet de culte.
Cyril Hernandez et Emmanuel Labard s’inspirent des éclipses
De la même façon que l’éclipse, l’installation de Cyril Hernandez et Emmanuel Labard plonge les peintures murales de la galerie du Grand Écuyer du château d’Oiron dans l’obscurité puis les dévoilent à nouveau, selon une mise en lumière fugace qui suit les rythmes de sons et de musique. A travers ce dispositif, ces œuvres peintes au XVIe siècle et inspirées des récits de la guerre de Troie et de l’Enéide de Virgile bénéficient d’une attention plus précise que d’ordinaire, le regard qui scrutant des détails sur lesquels il ne s’attarde pas habituellement.
Une nouvelle lecture des peintures du XVIe siècle du château d’Oiron
Sous l’effet de la lumière, l’évocation des lointains, sujet le plus éloigné de celui de la commande et donc le plus intime peint par l’artiste, révèle sa sensibilité la plus profonde. Tandis que le visiteur déambule au sein de la galerie et de l’installation, son corps, guidé par les images et les sons, croise les faisceaux de lumière et génère à son tour des ombres qui dialoguent avec les peintures. Faune, flore, visions humanistes, créatures mythologiques et rythmes, se fondent peu à peu en une lente chorégraphie et révèle leur fragilité à chaque fois que l’ombre et le silence reviennent.