Daniel Dobbels
Cycle de conférences et conférences dansées
Chorégraphe, danseur et penseur de la danse, contributeur et témoin avisé de l’histoire de l’art, Daniel Dobbels trace au fil du temps une voie unique entre écriture et création. Quel que soit son médium — le mot ou le geste —, il n’a de cesse de l’interroger pour s’approcher au plus près du sensible, dans une visée poétique de l’expérience humaine. De Carpeaux à Rodin, de Degas à Toulouse-Lautrec, de Matisse à Picasso, de Nolde, Kirchner à Beuys, de Klee à Rauschenberg, d’esquisses en peintures, un cours étrange se dessine et se creuse où la danse moderne — d’Isadora Duncan à Merce Cunningham, en passant par Mary Wigman ou Martha Graham — trace, invente et fraye ses écritures singulières inimitables. Ce cycle de conférences — dont certaines doublées d’actes chorégraphiques créés pour la circonstance — dérivera autour de cette énigme : ce que le poète Rilke décrit comme l’apparition de «lignes de vie non encore vécues».
mardi 8 novembre 2011 Ã 19h
«Le geste inapparent»
Autour de Schiele, Kandinsky et Klee, montrer qu’une figure — celle d’un corps dansant — ne se soutient que par l’existence de plans infimes et abstraits qui lui servent d’appui pour, comme le dit Deleuze, «se tenir debout» et «faire figure».
mardi 6 décembre 2011 à 19h
Danse et sculpture: à travers Rodin, Modigliani, Isadora Duncan…
La cariatide, en mouvement… En référence à un vers de Hugo, et, à travers Rilke, Rodin, Modigliani, Laurens, Isadora Duncan et Ted Shawn, montrer que la danse trouve l’une de ses impulsions les plus profondes dans cet appui que lui offre la sculpture, lui ouvrant l’accès à l’espace et au temps, en se détachant de sa masse. Acte chorégraphique avec les deux danseuses, Marine Chesnais et Carole Quettier.
mardi 10 janvier 2012 Ã 19h
A partir des peintures de Bonnard, Van Gogh, Matisse…
Cette danse qui «n’a pas encore commencé à exister». À partir du texte Van Gogh, le suicidé de la société d’ Antonin Artaud, des peintures des nabis et des fauves, montrer que la peinture est aussi un appel inouï de corps, dont la danse se fera l’étrange héritière ou dépositaire.
Acte chorégraphique avec le danseur Adrien Dantou.
mardi 7 février 2012 à 19h
Danse et esquisse: de Carpeaux à Beuys
«La question de l’esquisse est commune aux arts plastiques et à la danse, mais son traitement diffère, permettant en danse d’expérimenter ce qui se joue entre pulsions, rythmes, lignes, volumes, virtualité et épaisseur.» À partir de dessins et d’esquisses — de Carpeaux à Beuys — montrer que la danse ne crée sa propre écriture à partir d’un corps d’esquisses proche, probablement, de ce que Kandinsky appelait «le trésor solennel des gestes».
mardi 6 mars 2012 Ã 19h
Picasso et la danse
Nijinsky écrivait qu’il ne dansait pas «pour être attendu». La vérité de sa danse obéissait donc à un étrange rendez-vous. En analysant La Danse de Picasso (1925) et certains des dessins qu’il a pu produire dans ces mêmes années des ballets de Diaghilev, on tentera d’approcher l’énigme qu’ils proposent à cette danse. Ne doit-on pas danser là où c’est le moins attendu?
mardi 3 avril 2012 Ã 19h
Cunningham et Duchamp
Walk Around Time de Merce Cunningham représente certainement l’un des points d’acmé de cette relation entre danse et arts plastiques. L’œuvre, Le Grand Verre de Marcel Duchamp, est fragmentée et distribuée dans l’espace comme une œuvre ouverte; la danse trouve dans cette ouverture la chance (peut-être inespérée) d’être enfin un art célibataire.
critique
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