Joachim Schmid
Cyberspace
Joachim Schmid est-il récupérateur d’images, comme l’annonçait la fondation, en 1990, de «L’institut pour le recyclage de vieilles photos»?
Est-il archiviste, assemblant patiemment au fil du temps des séries d’images unies par le même thème?
Est-il opportuniste des images en errance dont il s’approprie la paternité par l’usage qu’il en fait?
Joachim Schmid est-il photographe, au sens communément entendu, ou plasticien de la photographie utilisant l’image au gré de ses travaux ?
La dernière série de cet artiste allemand, âgé de 50 ans, nous questionne autrement. Serait-il un consommateur nourrit d’images, de toutes natures, prises en tout lieu, et en particulier celles happées aussi grâce aux nouvelles technologies.
Ainsi, après avoir exploré Internet pendant un certain temps, il s’est intéressé à la question de l’authenticité. Quelles sortes d’images “authentiques” trouve-t-on dans le monde virtuel où tout est contestable, inventé, imaginé, manipulé ?
Dès lors, il a commencé à regarder les webcams et les caméras de surveillance du monde entier. L’une des utilisations des webcams est le cybersex qui crée une situation intéressante où les gens ont une vie sexuelle via leurs ordinateurs. La relation sexuelle dépend alors de la technologie, de l’imagination et d’une carte de crédit!
Par contre, en même temps, dans ce monde d’artifice, il y a des espaces réels avec d’un côté les «utilisateurs/clients» quelque part en Alaska, en Allemagne ou au Japon; et de l’autre les «fournisseurs» qui travaillent dans leurs chambres en Asie du Sud-Est, en Europe de l’Est ou en Amérique du Sud.
C’est de ces «vraies» chambres, où l’on produit de l’imagination, dont parle cette série. Chambres dépossédées de leur occupant qui s’est retiré le temps d’une capture d’écran.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Clémentine Aubry sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
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