ART | EXPO

Curiosité artificielle

12 Sep - 25 Oct 2008
Vernissage le 11 Sep 2008

Les hybridations électroniques de France Cadet questionnent le rapport que nous entretenons avec nos fidèles compagnons et leur éventuel remplacement par des versions robotiques.

Communiqué de presse
France Cadet
Curiosité artificielle

Animal de compagnie ou dérive électronique ? Avec « Curiosité Artificielle », sa première exposition personnelle parisienne l’artiste France Cadet s’interroge sur les rapports que nous entretenons avec nos fidèles compagnons, qu’ils soient robotiques ou de chair et de sang, et plus largement sur les limites de la science, et de l’eugénisme.

Ainsi, elle nous présente un ensemble de chiens robots modifiés et reprogrammés pour obtenir de nouveaux comportements selon leur hybridation. Dans cette appropriation par l’art des technologies existantes, c’est tout un récit sur la confrontation ambiguë entre les espèces dont il est question.

Avec sa dernière création « Hunting Trophies », France Cadet réalise une collection de onze trophées de chasse robotiques qui réagissent au passage des visiteurs et expriment leur mécontentement d’avoir été chassés, traqués, tués, dépecés et exposés en icônes décoratives.

Mais notons également que dans cette installation, le fait que ces animaux soient des robots aborde également une autre problématique. Même s’ils sont ici support pour exprimer des questionnements sur le droit des animaux et que l’on est dans la représentation, ils n’en restent pas moins robots et engendrent de ce fait diverses interrogations sur leurs qualités, leur fonctions et leur intégration dans la société.

On pourra ainsi s’interroger sur le fait que ces espèces présentées soient des robots. Quelle communication interespèces ? Y a-t-il différentes espèces de robots ? Combien ? Des espèces rares ? En voie de disparition ? Comment sont-elles regroupées ? Sont-elles le témoin d’un monde futur où les robots androïdes seraient en voie de disparition ? Ou au contraire qui auraient supplanté les vrais animaux comme dans la célèbre nouvelle « do androids dream of electric sheep » (« Blade Runner ») de Philip K.Dick ?

Toujours en référence à ce même auteur qui fonctionne comme une métaphore pivot, l’installation « Do robotic cats dream of electric fish ? » représente un chaton électronique au comportement troublant de vérité assis devant un écran de télévision. Il contemple Némo, le poisson de Disney, sur un écran de salon. Dans cette confrontation qu’on imagine pouvoir se passer de tout spectateur, c’est l’annonce d’une humanité en devenir qui est en jeu, où l’artificialité devient un genre de plus avec ses sous-espèces.

Se fondant dans la société, les robots deviennent de plus en plus réalistes et vivants, et prétendent agir comme des agents moraux. Il se pourrait ainsi que ce robot chat ait la capacité et l’envie d’expérimenter des activités et des plaisirs sociaux tels ceux que la télévision offre à profusion, ou que ce robot à bascule qui s’auto-balance à l’approche de son propriétaire en ait évincé sa participation, redéfinissant ainsi les rôles du jouet et du joueur.

Inquiétant et visionnaire tel est le constat sous forme de questions que pose cette curiosité artificielle.

France Cadet, née en 1971, est une artiste française dont le travail aborde souvent une réfl exion sur les limites de la science: le danger d’accidents potentiels, l’étude comportementale animale ou humaine, l’artificialisation de la vie, les effets délétères du clonage, des expérimentations animales ou encore de l’eugénisme.

Elle mène par ailleurs des stages robotiques depuis plusieurs années maintenant. Enseignante à l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, elle a tout d’abord étudié les sciences avant de se tourner vers des études artistiques. Ses installations multimédia, souvent ironiques et ludiques, rassemblent ces deux intérêts. Son travail a été récemment exposé à Tokyo, à Sao paulo, à Ars Electronica, à Lille2004, à Arco 04, à la Galerie Roger Pailhas, à La Vilette, au Palais de Tokyo… et s’est vu récompensé par VIDA 6.0, un Concours International sur L’Art & la Vie Artifi cielle, aux Digita Awards 2004 à Tokyo, et a été acheté par le Musée de Badajoz en Espagne : le Meiac.

Visitez le site de France Cadet.

Vernissage
Jeudi 11 Septembre. 16h-22h.

critique

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