Communiqué de presse
Jean-Yves Brélivet
Cure de Jouvence
Sculpteur, Jean-Yves Brélivet a constitué au fil du temps un bestiaire fabuleux, paré de couleurs vives, comme celles des bandes dessinées et des dessins animés.
Les animaux qu’il crée en résine sont familiers –cochons, vaches, oiseaux– ou exotiques –girafes, singes, chameaux, phoques–, chacun jouant un rôle et une scène.
Jean-Yves Brélivet accorde toute son attention à la fabrication des titres. Ceux-ci naissent la plupart du temps de la collision entre deux clichés (par exemple, le livre consacré à l’ensemble des fontaines conçues pour la ville de Rennes s’intitule Eau froide, rencontre entre l’eau de source et la douche froide).
Ou encore, d’un principe d’allitération, rappelant le « marabout, bout de ficelle… » de l’enfance et tissant de nouvelles significations.
Depuis des années, ces créatures dansent le Tango des espèces, vaste mouvement orchestré par l’artiste, au sein duquel elles incarnent sa vision du monde.
Jean-Yves Brélivet a choisi le sourire –non la dérision et encore moins le cynisme– pour évoquer un monde effrayant, le nôtre, marqué par une absurde course en avant, que seule une catastrophe (vache folle, grippe aviaire ou porcine…) pourrait interrompre.
Les animaux sont les symptômes de l’état du monde et l’artiste en fait ses messagers.
Séduit par le jardin du presbytère de Saint-Briac, autrefois espace clos, presque secret, désormais lieu grand ouvert aux habitants et aux estivants, Jean-Yves Brélivet a choisi de mettre la caricature entre parenthèses et de composer une nouvelle scène en harmonie avec ce lieu au charme désuet.
Des indices de cette création sont à lire dans le texte que lui a inspiré sa première visite, Les Jardins de curé touchent le ciel, qui évoque les plantes dont les noms métaphoriques résonnent avec son propre usage de la langue et de la poésie.
Un coq, un petit oiseau, des lapins et ou encore des lutins qui semblent tout droit sortis d’Alice au Pays des merveilles sont les acteurs du réenchantement estival du jardin clos.
Toute fable ayant sa morale, l’artiste nous souffle de préserver pour un temps ce cadeau du ciel, un jardin comme un avant-goût de l’Eden.