A mesure que la polémique enfle, les associations intégristes (Civitas et AGRIF) se rassemblent pour protester contre l’exposition de la photographie Piss Christ, qu’elles considérent comme une atteinte à la foi chrétienne.
Les revendications se font de plus en plus violentes: après avoir demandé le retrait de l’œuvre au sein de l’exposition «Je crois aux miracles», les associations chrétiennes exigent maintenant l’interdiction de toute présentation publique en France! L’AGRIF — malheureusement célèbre pour ses prises de position répétées contre l’art contemporain (Larry Clark en 2010) — a également demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire, afin de contrôler l’utilisation des deniers publics versés à la collection Lambert. Elle espère ainsi trouver des «dérives budgétaires» et réussir à discréditer le centre d’art.
Une analyse fine de la photographie Piss Christ démontrerait aisément qu’elle n’est pas un manifeste anti-chrétien, comme on l’a dit. Derrière la provocation évidente du titre et du geste de l’artiste, elle pose, non sans qualités esthétiques, une question essentielle: celle de la place de la foi dans la vie contemporaine. Chacun peut y apporter une réponse toute personnelle.
La force d’une œuvre réside en cela: être le support d’une multitude d’interprétations, quand d’autres voudraient imposer une analyse univoque.
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