ART | EXPO

Cristina Iglesias

10 Nov - 23 Déc 2011
Vernissage le 10 Nov 2011

Sculpteur espagnole, Cristina Iglesias continue de marquer la scène de l'art contemporain avec ses sculptures et ses images sérigraphiées. Travaillant différents matériaux, elle poursuit ses expériences sur le lien entre sculpture, dessin et photographie.

Cristina Iglesias
Cristina Iglesias

Dans ses sérigraphies récentes, Cristina Iglesias poursuit ses recherches sur l’articulation entre sculpture, dessin et photographie. Pour les réaliser, elle construit une maquette avec des boîtes en carton sur lequel elle dessine. Elle photographie ensuite cette maquette puis dessine son projet de sculpture sur le tirage photographique. Pour finir, elle agrandit l’image à taille humaine, pour ensuite la sérigraphier sur de grandes plaques d’inox. Cette série présente ses études pour une sculpture destinée au Souk de Beyrouth.

Les sérigraphies offrent un accès inédit et original aux recherches de l’artiste, à son imagination, ses essais, son travail en atelier et à la genèse de ses sculptures. Ici, elle a travaillé principalement sur les jeux d’ombres et de lumière créés par des grilles suspendues au dessus du sol. Les traits légèrement flous dus à l’impression sérigraphique, les reflets de la surface métallique et la représentation d’espaces imaginaires contribuent à installer une ambiance étrange et onirique.

La pièce centrale Vers la terre (2011) et les Pozos (2011) sont de grands blocs de granit qui, lorsqu’on s’en approche, révèlent un monde surprenant: à l’intérieur apparaissent des cavités profondes tapissées d’un enchevêtrement de racines ou de feuillages en bronze ou inox ensevelis sous l’eau qui coule selon différents cycles temporels et différents mouvements, rappelant une source, une cascade ou un puits. Le granit et le bronze sont en fait des imitations obtenues grâce à des matériaux industriels de pointe avec lesquels l’artiste travaille régulièrement. Les cubes contiennent un univers intérieur complexe, mais qui se prolonge également à l’extérieur dans les miroirs qui bordent les bas-reliefs et créent un paysage infini.

Plusieurs tensions sont à l’œuvre: la surface brillante et lisse de la structure géométrique s’oppose aux formes organiques et grouillantes de la topographie intérieure et la végétation artificielle s’oppose à l’eau réelle. Un sentiment ambivalent en résulte: les bruits de l’eau apaisent tandis que la vision de cette nature pétrifiée et de ces trous noirs a quelque chose d’angoissant. L’artiste joue sur cette attirance et cette répulsion simultanées.

Le film présenté dans la crypte est le troisième volet d’une série intitulée Guided Tour, qui propose un parcours à travers le monde pour découvrir une partie des œuvres de l’artiste. Guided Tour III montre principalement ses sculptures installées dans l’espace public, en ville ou en pleine nature. Les images donnent une idée du dialogue très profond instauré entre les œuvres et leur environnement et montrent qu’à travers elles on regarde la nature ou la ville autrement. On découvre par exemple la porte d’entrée monumentale en bronze qu’elle a créé pour l’extension du Musée du Prado à Madrid, ou sa récente sculpture Estancias Sumergidas (2010) immergée à quinze mètres dans la mer au large de l’Etat de Baja Californie au Mexique, devenue un monument symbole de la protection des fonds marins.

Commençant à travailler à la fin des années 1980, Cristina Iglesias a élargi et enrichi le vocabulaire de la sculpture en y incorporant ses intérêts pour la littérature, l’architecture ou la géologie. Ses œuvres très sensuelles jouent avec l’espace, la lumière et les confrontations entre différents matériaux comme le ciment, l’albâtre, le bronze, le verre, la résine, le raphia, l’eau ou le miroir, qu’elle associe souvent à des motifs végétaux (feuilles, bambou, branches). Elle réalise également de grandes sérigraphies sur soie, cuivre, ou inox, représentant des maquettes de ses sculptures, où l’échelle est manipulée et déformée. Les grottes, les labyrinthes et les jardins l’inspirent particulièrement pour les environnements qu’elle construit et qui convoquent la perception et l’expérience physique du spectateur, entre visibilité et invisibilité, distance et détail.

Vernissage

Jeudi 10 novembre 2011

critique

Cristina Iglesias

AUTRES EVENEMENTS ART