Wim DELVOYE — né le 14 janvier 1965 à Wervik (Belgique). Vit et travaille à Gand (Belgique).
Wim Delvoye est un artiste contemporain belge, dont le travail englobe sculpture, installation, dispositif, photographie, radiographie, vitrail, cochon vivant et tatoué… Figure majeure de l’art contemporain, il partage avec Jeff Koons (par exemple) cette dimension de l’artiste en tant qu’entrepreneur ou businessman. Tout en conjuguant les inconciliables : humour graveleux et réflexions acérées, parfaite adaptation au marché de l’art et posture critique marginale… Actuellement, le travail de Wim Delvoye est représenté par la Galerie Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Séoul, Tokyo), notamment. Courant 2016-2017, le MUDAM (Musée d’art moderne Grand-Duc Jean, à Luxembourg) lui aura notamment consacré une vaste exposition personnelle, déployée sur près de six mois.
Wim Delvoye : la conception de sculptures et installations explorant le vivant
Wim Delvoye a étudié à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand (KASK) dont il est sorti diplômé en 1987. Au début des années 1990, il cesse de fabriquer par lui-même et délègue la réalisation de ses Å“uvres. Faisant ainsi de l’artiste une sorte de maître d’Å“uvre, un entrepreneur-concepteur. Radiologues, chimistes, ébénistes, ingénieurs… L’entreprise Wim Delvoye rassemble des expertises aussi pointues que diversifiées. En 2001, par exemple, X-Ray consiste en une série de radiographies d’actes sexuels (baisers, fellations…). Certaines de ces radiographies sont ensuite métamorphosées en vitraux. Médecins, artisans… Les idées de Wim Delvoye mobilisent des savoir-faire qui rejouent ainsi les rapports entre arts libéraux et arts mécaniques. Cloaca (2000-2010), par exemple, consiste en un système digestif quasi-humain. Déclinée sous plusieurs formes, l’installation Cloaca requiert d’être alimentée. Au terme d’un phénomène de métamorphose biochimique (digestion), Cloaca produit des fèces. Qui peuvent à leur tour être cotées en bourse et vendues.
Le gothique et l’organique dans l’art (dentelles, ciselages, tatouages d’être vivants)
Bétonnière et bétonneuse sculptées en dentelle de teck, un bois précieux imputrescible (1990-1999)… Portails monumentaux, assemblés en acier inoxydable (Gates, 2004-2009)… Équipements de chantier en acier Corten ciselés au laser dans un style gothique… Chaque série de Wim Delvoye combine humour grivois (machine à caca, ceci est une pipe…) et implications fondamentales. Que signifie le transfert du système digestif humain au musée, dans une époque de transhumanisme ? Entre hommage à la cathédrale du corps humain et constat d’obsolescence. Depuis 1997, Wim Delvoye pratique également, de ses propres mains, l’art du tatouage. Sur des cochons vivants, notamment. Et depuis 2004, il gère une ferme de cochons, près de Beijing. L’art vivant de Wim Delvoye, de Cloaca aux cochons tatoués, pose question lorsqu’il doit passer les frontières et être exposé. Motifs Louis Vuitton, personnages de Walt Disney, Merda d’artista (1961) de Piero Manzoni… Ses références transpercent toutes les sphères culturelles.
