Valérie MRÉJEN — née en 1969 à Paris (France). Vit et travaille à Paris.
Valérie Mréjen est une artiste, réalisatrice et romancière française dont les travaux englobent romans, vidéos, films et installations. Valérie Mréjen développe un travail articulant langage, apprentissage, enfance et souvenirs. Ses installations vidéos présentent souvent des portraits, filmant, par exemple, des personnes racontant expériences et anecdotes. En 2012, sa vidéo La peau de l’ours présentait ainsi une succession d’interviews d’enfants (souvent filmés à deux ou trois, entre frères et sÅ“urs). Les enfants y étaient interrogés à propos du langage : les mots les plus longs qu’ils connaissent, ceux qu’ils se souviennent d’avoir inventés… Un petit garçon (de quatre ou cinq ans) y évoquait ainsi le ‘champignard’, soit le champignon-épinard que lui inspirait le brocoli. Filmant également au passage les interactions au sein des fratries ou sororités. Actuellement, le travail plastique de Valérie Mréjen est représenté par la Galerie Anne-Sarah Bénichou (Paris), notamment.
Valérie Mréjen : portraits et installations vidéos, autour du langage (descriptif, automatique, anecdotique…)
Valérie Mréjen a étudié à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Cergy-Pontoise (1989-1994). Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis de Rome (2002-2003) et de la Villa Kujoyama de Tokyo (2010-2011). Ses premières vidéos forment de courtes séries de récits. Jocelyne (1998) enregistre ainsi une jeune femme décrivant l’une de ses expériences sexuelles. Ramassée et factuel, la vidéo décrit un coït décevant et plutôt pathétique. Tandis que Sympa (1998) filme une jeune femme souriante, racontant ses expériences très sympas. Le mot ‘sympa’ étant ici une sorte de tic de langage, un mot-valise servant à décrire tout et rien. Des impasses de la communication (Titi ou les kiwis, 2000) aux souvenirs de collège (Sacré cÅ“ur, 2015), les vidéos de Valérie Mréjen retranscrivent, en un sens, les apories des interactions humaines. Apories présentes en germe dans un certain usage ordinaire et automatisé du langage, désamorcé.
Expositions, films et livres : apories de la communication et néologismes créatifs
La création de Valérie Mréjen embrasse ainsi vidéo, roman, livre pour enfants, documentaire, court-métrage, long-métrage… En 2010, elle réalise, avec Bertrand Schefer, le film En ville. Une collaboration réitérée depuis lors pour Exercice de fascination au milieu de la foule (2011), ABCDEFGHIJKLMNOP(Q)RSTUVWXYZ (2011), Enfant chéri (2016)… En 2008, le Jeu de Paume lui consacre une vaste exposition personnelle : « La place de la concorde ». Et en 2012, c’est au Centre Pompidou Paris que l’exposition monographique « Portraits de famille » aura permis de découvrir des vidéos comme La peau de l’ours. Avec notamment cette exploration de la production spontanée de néologismes signifiants. Tandis qu’en 2017, Valérie Mréjen publie un nouveau roman chez P.O.L. : la Troisième personne. Avec, toujours affleurante, l’enfance et l’amorce du langage, avec la question de l’arrivée d’un bébé au sein d’un couple de deux personnes.