Thomas HIRSCHHORN — né le 16 mai 1957 à Berne (Suisse). Vit et travaille à Paris (France).
Thomas Hirschhorn est un artiste contemporain suisse dont le travail englobe vastes installations immersives et interactives, sculptures, dispositifs… Artiste conceptuel, intellectuel, ses Å“uvres percutent des sujets socio-économiques, culturels, politiques… Générant ainsi des espaces de réflexions, à la manière d’un théâtre brechtien. Les spectateurs étant alors invités à investir un espace critique. En 2013, par exemple, il crée un collectif dans le Southeast Bronx, à New York, pour mettre en place une installation urbaine, le Gramsci Monument. En référence au penseur italien, Antonio Gramsci, théoricien des hégémonies culturelles. Installé dans un parc, la structure en bois et palettes propose bibliothèque, ateliers, scène de théâtre aux habitants du quartier. Actuellement, le travail de Thomas Hirschhorn est représenté par la Galerie Chantal Crousel (Paris), la Dvir Gallery (Tel Aviv, Bruxelles), la Galerie Susanna Kulli (Zurich), l’Alfonso Artiaco Gallery (Naples), la Gladstone Gallery (New York, Bruxelles), notamment.
Thomas Hirschhorn : installations graphiques, économie de moyens et matériaux sans valeur ajoutée
Thomas Hirschhorn a étudié à l’École de Design de Zurich (1978-1983). L’une de ses premières expositions personnelles se déroule au Bar Floréal (Paris), en 1986. Soit un lieu alternatif, ouvert en 1985 par un collectif de photographes (Alex Jordan, Noak Carrau et André Lejarre) précédemment affiliés au groupe Grapus. Et en 1987, Thomas Hirschhorn expose à la KAOS Galerie de Cologne, autre lieu alternatif. Il y présente alors de vastes installations articulées autour du motif graphique de la croix (croix helvète, croix chrétienne, croix gammée…). Avec une grande économie de moyens, des matériaux usuels et sans valeur ajoutée, il développe un art engagé (à gauche), agitateur et graphique. Ces modèles d’alors sont Alexandre Rodtchenko, Joseph Beuys et Jean-Luc-Godard. En 1999, il participe à la Biennale de Venise (puis en 2011, 2015…). En 2000, il reçoit le Prix Marcel Duchamp et en 2002, il expose à la Documenta de Cassel.
Le rapport direct à l’œuvre : installations participatives, images brutales, matériaux usuels
Pour son exposition personnelle au Centre Pompidou en 2001 (consécutive au Prix Marcel Duchamp), Thomas Hirschhorn présente Pôle Self. Une installation rassemblant des éléments récurrents de son Å“uvre (livres, magazines…), enchaînés les uns aux autres. Le choix des matériaux est politique pour Thomas Hirschhorn. Comme il l’explique lui-même, il choisit des matériaux peu chers, que tout le monde connaît, non-intimidants, non-excluants. En un mot universels : pouvant être trouvés partout (scotch, papier d’aluminium, plastique, carton…). Un rapport direct qui se retrouve dans sa série Pixel-Collage (2017), juxtaposant images de cadavres mutilés et de mannequins pixelisés. Dans la continuité de sa série Collage-Truth (2012). Soient des confrontations brutales entre les images et les interdits qui les frappent. Ou une mise en relief du phénomène que l’historien d’art Otto K. Werckmeister qualifie, dès 2005, d’Effet Méduse [Medusa Effekt].