Thomas BAYRLE — né en 1937 à Berlin (Allemagne). Vit et travaille à Francfort-sur-le-Main (Allemagne).
Thomas Bayrle est un artiste allemand dont la pratique inclut peinture, arts graphiques et vidéo. Son travail est proche de celui d’artistes comme Andy Warhol et Roy Lichtenstein du point de vue de la sérialité. Mais il peut aussi être rapproché de celui du peintre Sigmar Polke, pour la dimension critique vis-à -vis des cultures consuméristes. Thomas Bayrle fait partie des premiers artistes allemands à avoir questionné les caractéristiques des images générées par ordinateur.
Thomas Bayrle : sérigraphies pop et fractales, la force des patterns (motifs)
Très graphiques, les sérigraphies et peintures de Thomas Bayrle composent des représentations où l’organisation des éléments, géométriques, réguliers, sériés, génère des formes reconnaissables. Le jeu sur les déformations de patterns colorés induit des émergences d’images dans la trame. La sérigraphie Rimini II (1974), par exemple, se compose, de près, de la succession d’une multitude de personnages alignés, dans un paysage de station balnéaire. De loin, les micro-décalages dans le motif laissent apparaître un visage de femme, cheveux au vent (façon Comics des 1970s). Dans l’ensemble, avec les sérigraphies de Thomas Bayrle la position des spectateurs devient une part active des Å“uvres et de leur réception. Stations balnéaires populaires, autoroutes et périphériques (NDR, 1976 ou Paris, 1978), barres d’immeubles, avions, personnes en costumes… Comme dans l’industrie textile : le motif se répète, potentiellement à l’infini.
Peintures, sculptures et installations, leitmotivs et Prix Arnold-Bode 2012 (Documenta de Cassel)
Thomas Bayrle a été marqué par ses études de tisserand et ses expériences dans l’industrie textile. Dans ses Å“uvres, la répétition Å“uvre à se décaler, et de l’hypnotique purement sériel émerge une nouvelle image. À la fois synthétique et potentiellement fractale. Dans le travail de Bayrle, les profondeurs et mises en abyme côtoient la question de la partie pour le tout. Sa sérigraphie Stalin (1979) fait ainsi, à partir d’un motif de moustache, émerger la figure de Staline. Culte de la personnalité politique, moustaches stylisées, répétition et martèlement du leitmotiv… À partir d’un seul motif, Bayrle démonte les mécanismes de fabrication des cultures de masse. En 2012, pour la dOCUMENTA (13), Thomas Bayrle prend possession de la Dokumenta-Halle. Il y expose des moteurs d’avions. Couronnes mortuaires et ostensoirs deviennent ainsi le tout de ces motifs animés. Cette installation lui vaut le Prix Arnold-Bode, pour l’ensemble de son Å“uvre.