Terry RICHARDSON — né le 14 août 1965 à New York (USA). Vit et travaille à New York.
Terry Richardson est un artiste contemporain américain. La photographie (de mode, d’art contemporain) est son medium. Si le trash est associé à son nom, l’intime joue aussi un rôle important dans son Å“uvre. Fils de Bob Richardson (photographe de mode) et d’Annie Lomax (Norma Kessler / Norma Richardson), Terry Richardson a grandi dans le milieu de l’art et des images. Annie Lomax était danseuse, styliste et également compagne des musiciens Jimi Hendricks et Jackie Lomax. Les photos de Bob Richardson mêlaient déjà le fashion au sulfureux (Sex, drugs and rock’n’roll). Elles cultivaient une image du féminin empreinte de christianisme : entre beauté virginale et femme tentatrice.
Terry Richardson : de la photo de mode porno-chic à la photo d’art intimiste
La photographie de mode de Terry Richardson a repris et perpétué ces codes de la provocation. Mais en les poussant à leur paroxysme : l’esthétique du glam trash et du porno-chic. Pour autant, son travail artistique ne saurait se limiter à cela. Les photos d’art de Terry Richardson cultivent la frontalité. Le sexe n’y est pas suggéré : il y est montré. Sa photo Shoe Ad (2004), par exemple, se compose d’un gros plan de sexe masculin, de profil, dans une sandale à talon, en peau de serpent, devant un lourd rideau plissé beige. Le vocabulaire du féminin tentateur, ici, s’est radicalement singularisé. Mais en 1999, son exposition personnelle « Terry Richardson » (Galerie Emmanuel Perrotin) proposait déjà un état des lieux de l’intime. Ambiances dionysiaques, sexes masculins et féminins, tampons usagés, repas et déjections subséquentes… Autant de photographies de l’intimité, via le prisme de sa violence organique.
Photographie et journal intime : démesure [hubris] et médiocrité [mediocritas]
Terry Richardson, en tant que photographe des stars (top models, musiciens, présidents…), documente depuis le milieu des années 1990 la vie mondaine occidentale. Les coulisses spectaculaires de la fabrique des idoles et icônes. Mais il tient également un journal intime (Diary) sur son site internet, depuis 2009. Et en 2012, c’est l’agonie du corps de sa mère qu’il livre ainsi à la pulsion de voir de ses spectateurs. Le rapport au corps humilié est très présent dans le travail photographique de Terry Richardson. Figures en gloire et mises au tombeau s’entrechoquent. Avec l’exposition « The Sacred and The Profane » (Galerie Emmanuel Perrotin, 2015), c’est la trame de la culture chrétienne américaine, dans sa démesure et sa médiocrité, qui était ainsi mise au jour, par le biais d’une sorte de road-movie photographique.