Tania MOURAUD — née le 2 janvier 1942 à Paris (France). Vit et travaille à Paris.
Tania Mouraud est une artiste contemporaine française dont l’Å“uvre se déploie en vastes installations, peintures murales, pièces sonores, performances, vidéos… Son travail cultive aussi bien le versant conceptuel que charnel. Et de même qu’une langue peut être perçue comme du son (lorsqu’on ne la pratique pas) ou comme du sens (lorsqu’on la pratique), ses Å“uvres jouent sur les deux tableaux : entre rythmique et sémantique. Parmi ses Å“uvres les plus connues figure ainsi la vaste peinture murale WYSIWYG (1989-2007), réalisée à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou Paris. Entre code barre et texte, l’Å“uvre monumentale, en noir et blanc, génère du doute. Par ailleurs, Tania Mouraud a fondé plusieurs groupes de recherche et création visuelles et sonores. Dont le groupe Unité de Production en 2002 et le groupe TMCA®, avec Christophe Atabekian, en 2010.
Tania Mouraud : de la peinture abstraite et conceptuelle, aux installations et spatialisations sonores
Tania Mouraud naît à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale, de deux parents intellectuels et résistants. Son père est assassiné en 1945. Tania Mouraud effectue une partie de ses études au Royaume-Uni (1957-1959), puis s’installe à Düsseldorf (1959-1964). Elle commence à peindre en 1963. Revenant à Paris en 1965, elle s’intéresse au GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel), à la Musique Concrète, à la théorie des couleurs. En 1968, elle visite la Documenta de Cassel, où sont présentés différents courant picturaux. Pop Art, Colorfield Painting, Post-Painterly Abstraction, Op Art, Minimalisme… Ainsi que des Å“uvres relevant du Happening, de l’Art Conceptuel, de l’Art Vidéo, du Land Art. En 1969, Tania Mouraud réalise Autodafe : « 1969, I burned all my paintings ». Elle commence à travailler avec la Galerie Rive Droite. Son exposition-installation « One more night » (1970) y est aussi l’occasion d’un travail avec la compositrice Eliane Radigue.
Peintures murales, rythmique et spatialisation du langage, entre signification et résonances mentales
En 1970, Tania Mouraud entame le projet des Initiations Rooms. Initiation Room N°2 (1971), par exemple, consiste en un espace recouvert (sol, murs, plafond) d’émail blanc et éclairé par une lumière indirecte. Très bas de plafond (1,5 m) mais lumineux, l’espace est baigné d’une onde sinusoïdale, d’un son, cadencé à 200 Hz. En 1971, une photographie de l’installation y montre Tania Mouraud, Terry Riley, Ann Riley, Pandit Pran Nath, La Monte Young et Marian Zazeela, rassemblés en cercle. Espaces sonores, peintures rythmiques (« Black Power », 1989 ; « De la décoration à la décoration », 1994), spatialisation du langage écrit, résonnant dans l’espace mental (DREAM, 2005)… L’Å“uvre protéiforme de Tania Mouraud conjugue espace, temps, rythme, langage, mémoire, politique… Comme des palais de la mémoire où les mots, les images, navigueraient entre phénomènes matériels et allégories signifiantes. En 2015, le Centre Pompidou Metz lui consacre la vaste exposition « Tania Mouraud. Une rétrospective ».