Sylvie FLEURY — née le 24 juin 1961 à Genève (Suisse). Vit et travaille à Genève.
Sylvie Fleury est une artiste contemporaine suisse dont la pratique englobe sculpture, installation, multimédia, performance… Au fil de son Å“uvre, Sylvie Fleury intègre des éléments comme de la fourrure flashy, des néons colorés, des peintures murales à motif de flammes, des escarpins, des matières brillantes et lisses… Développant ainsi de vastes installations composites jouant sur la consommation, la mode, le luxe, le glamour, l’objet du désir, le fétiche. Entre ironie et revendication des industries culturelles Pop. Parmi ses Å“uvres les plus connues figurent ainsi des caddies plaqués or, montés sur piédestal rotatif, en miroir (Caddy, 2000). Ou ses Piet Mondrian à fourrure (Tableau no. 1, 1992). Actuellement, le travail de Sylvie Fleury est représenté par la Galerie Almine Rech (Paris, Bruxelles, Londres, New York), la Galerie Mehdi Chouakri (Berlin), la Galerie Thaddaeus Ropac (Salzbourg, Paris, Pantin, Londres), notamment.
Sylvie Fleury : installations ready-made, les industries du luxe comme pourvoyeurs de plaisir esthétique
En 1981, Sylvie Fleury fréquente brièvement la Germain School of Photography, à New York. Elle revient ensuite vivre à Genève, en 1983. En 1990, elle rencontre l’artiste et curateur John M. Armleder et devient son assistante. Ils emménagent à la Villa Magica. La même année, avec John M. Armlder et Olivier Mosset, elle participe à l’exposition « AMF » à la Galerie Rivolta (Lausanne). Elle y présente alors une installation ready-made, composée de sacs de shopping de grandes marques (industrie du luxe), remplis à ras bord. En 1993, elle participe à l’exposition collective emblématique « Aperto ’93 », à la Biennale de Venise. Le Consortium lui consacre une vaste exposition personnelle en 1994. « Escape » présente des bottines Mondrian, propose des clins d’Å“il aux marques Chanel, Christian Lacroix (parfum C’est la Vie) et à Marcel Duchamp (Rrose Sélavy)…
Appropriation postmoderne, fétichisme, installations monumentales et vacuité du désir
Incarnant la furie consommatrice des années 1990, l’Å“uvre de Sylvie Fleury séduit et fascine. En 2003, par exemple, elle présente des Prada Boots en bronze chromé. Tandis qu’en 2007, sa pièce Eternal Wow on Shelves (Multidimensional blue) se présente comme une citation directe de l’Å“uvre de Donal Judd (Untitled, 1968). Résolument postmoderne dans ses appropriations et remixes, Sylvie Fleury combine mode, industrie du luxe, glamour et art contemporain. Une fétichisation de la marchandise s’étendant jusqu’au tuning des grosses cylindrées chromées. Ou ce qu’il en reste, dans sa monumentale exposition au Magasin de Grenoble (2001), présentant notamment carcasses et vastes peintures murales de flammes, flashy. Au fil de son Å“uvre, Sylvie Fleury explore ainsi les fantasmes les plus stéréotypés. En 2008, le Mamco de Genève lui consacre une vaste exposition : « Paillettes et Dépendances ou la fascination du néant ».