Sigalit LANDAU — née en 1969 à Jérusalem (Israël). Vit et travaille à Tel Aviv (Israël).
Sigalit Landau est une artiste contemporaine israélienne dont le travail inclut vidéo, photographie, sculpture, installation, performance… Son Å“uvre la plus connue reste probablement la vidéo Barbed Hula (2000), mettant en scène une jeune femme, nue, sans visage, sur une plage, en train de faire du hula hoop, au ralenti. Long plan séquence en zoom progressif, assez insoutenable dans la durée, le cerceau est constitué de fils barbelés. À chaque passage, il marque et blesse la taille de la jeune femme, repassant au ralenti sur les mêmes plaies, avec une douloureuse régularité. Exercice extrême de self-control, l’Å“uvre de Sigalit Landau explore les notions de résistance et d’épuisement. Emblématique de cette double articulation, la mer Morte forme un motif récurrent dans son Å“uvre. Incarnant, avec sa salinité élevée, aussi bien une résistance à toute pénétration que le symbole d’un assèchement annoncé. Actuellement, le travail de Sigalit Landau est représenté par Marlborough (New York, Londres, Madrid, Barcelone) et la Hezi Cohen Gallery (Tel Aviv), notamment.
Sigalit Landau : performance et vidéo, le corps, ses abris et carapaces, ses déplacements
Sigalit Landau a grandi à Philadelphie (1974-1975), Londres (1978-1979), et sur une colline ayant pour horizon le désert de Judée, la silhouette de la Jordanie et un morceau de la mer Morte. Durant sa scolarité à la Rubin Academy High School, elle suit un cursus ayant pour spécialité la danse. Puis, comme son site l’énonce, « She had to do the army. She had to undo the Army. » [Elle a dû faire l’armée. Elle a dû défaire l’armée.] Après cette double approche disciplinaire du corps (dansée et militaire), Sigalit Landau étudie à la Bezalel Academy of Art and Design de Jérusalem (1990-1995). Ses premières Å“uvres oscillent entre performance et expérience. Pour les expositions collectives « Transit » et « Export Surplus », en 1994, elle s’installe dans un abri de sans domicile, et organise une exposition sur la plage. Interrogeant ainsi les notions de site, de nomadisme, d’exclusion et d’endurance.
Mer Morte, sel et sculptures cristallines… Chronique d’une stérilisation annoncée
Sillonnant les villes portuaires, en 1996 Sigalit Landau expose au Witte de With de Rotterdam (« Voorwerk 5 »). En 1997, son Å“uvre Resident Alien I est exposée à la Documenta de Cassel, ainsi qu’à la Biennale de Venise. La pièce consiste en un conteneur, dont le sol métallique a été martelé pour former des sortes de montagnes. Continuant ainsi dans la veine des espaces spartiates et inhabitables. En 2010, elle laisse une paire de chaussures cristalliser dans la mer Morte, pour ensuite la déposer sur une surface gelée, à Gdansk. Ce qui fait fondre la glace. Depuis les années 2010, Sigalit Landau crée également des sculptures-installations d’objets couverts de sel. Stérilisation, cautérisation et pétrification côtoient ainsi la beauté étincelante de ces parures immaculées et cristallines. À l’instar de Small Hasidic Salt Bride (2014). Rappelant par là même l’assèchement accéléré de la mer Morte, comme la mer d’Aral (aujourd’hui disparue).