Née en 1976 à Sarajevo
L’artiste bosniaque Sejla Kameric est l’une de ces jeunes artistes des Balkans ayant grandi durant la guerre et ayant vécu le siège de Sarajevo durant plus de trois ans et demi. Ces travaux traduisent ses sentiments, sa révolte mais aussi ses espérances face aux crises sociales et politiques, face aux dénigrements et aux problèmes de l’exclusion. Emprunt d’une recherche identitaire, son travail présente l’hypocrisie, le ridicule d’une stratification sociale face à laquelle nous sommes impuissants.
Le projet Bosnian Girl qu’elle développa en 2003 dans différentes villes (sous forme d’affiches, de cartes postales ou encore comme publicité dans des magazines et journaux) décrie clairement le racisme omniprésent. Bosnian Girl reproduit, sur une photographie représentant l’artiste elle-même, un graffiti écrit par un soldat hollandais (entre 1994 et 1995) sur le mur d’un baraquement à Potocari, Srebrenica (No Teeth ? A Mustache ? Smell like Shit … ? BOSNIAN GIRL !). Les troupes hollandaises étaient alors chargées par la mission de Paix UNPROFOR de la protection
Le travail de Sejla Kameric pose la question de la relation, de l’opposition entre la perception de soi et la perception de l’autre (OTHERS, installation, Biennale européenne d’art contemporain Manifesta 3 à Ljubljana, Slovénie, 2000). Dans Me Like Me (2001), l’artiste se présente en 29 portraits objectifs, sans volonté esthétique aucune. On retrouve ici cette recherche d’identification, propre à de nombreux artistes telles Cindy Sherman ou plus récemment Mireille Loup.