Dans l’œuvre peint de Roger Dale, la première impression d’une immobilité, commune aux nus, aux natures mortes et aux paysages, complaisante à un désir de reproduction minutieuse, est très vite démentie par les variations – amples et subtiles – de luminosité et de netteté qui contribuent par leur dynamique proprement picturale à l’originalité profonde de son art. Pour cet artiste dont l’engagement personnel dans les drames de l’histoire européenne a donné lieu à d’importantes séries d’oeuvres, chaque tableau est une intense expérience, vécue dans une tension entre le chaos et l’équilibre, confrontant la présence d’esprit du peintre, la sûreté de sa main, l’acuité de sa sensation à l’afflux du visible, dans ses débordements et ses évanescences, jusqu’à leur vibration mutuelle apaisée dans la dernière touche avant la nuit…