Robert BARRY — né le 9 mars 1936 à New York (USA). Vit et travaille à Teaneck (USA).
Robert Barry est un artiste contemporain américain. Représentant majeur de l’Art Conceptuel, sa pratique tourne autour de la dématérialisation. Avec des performances et installations faisant, par exemple, usage de media invisibles à l’Å“il nu (énergie électromagnétique, gaz inertes, radiations…). Les mots occupent également un poste important dans son travail. Parlés, projetés ou imprimés, ils sont notamment utilisés par Robert Barry pour sculpter l’expérience des spectateurs. Parmi ses Å“uvres notables se compte : Inert Gas Series / Helium, Neon, Argon, Krypton, Xenon / From a Measured Volume to Indefinite Expansion [Série des gaz inertes / Hélium, néon, argon, krypton, xénon / À partir d’un volume mesuré jusqu’à l’expansion infinie] (1969). Titre de l’action-exposition, Robert Barry aura vidé des bonbonnes de gaz nobles en différents lieux, dont le désert Mojave pour l’hélium. Actuellement, le travail de Robert Barry est représenté par la Galerie Greta Meert (Bruxelles), la Tanja Grunert Gallery (New York), la Sfeir-Semler Gallery (Beyrouth, Hambourg), notamment.
Robert Barry : Art Conceptuel, dématérialisation et invisibilité des œuvres (gaz, ondes, radiations)
De 1956 à 1963, Robert Barry étudie l’art au Hunter College de New York, où enseignent alors notamment les artistes Robert Motherwell et Tony Smith. Lui-même y enseignera d’ailleurs à son tour, de 1964 à 1979. Sa première exposition personnelle (de peinture) est organisée par la Westerly Gallery en 1964, à New York. En 1966, Robert Barry participe à l’exposition collective « Systemic Painting », au Musée Guggenheim. Il y expose Green Line (1966), un triptyque, en longueur, composé de trois toiles carrées de 89 cm de côté (35 in) chaque. Les deux toiles des extrémités, non apprêtées, sont traversées à l’horizontal, par une ligne verte rectiligne. La toile du milieu est laissée brute. Loin de tout Expressionnisme Abstrait. Au fil des années 1960, le travail de Robert Barry accentue cette recherche de désincarnation et dématérialisation. Avec des Å“uvres comme Electromagnetic Energy Field (1968), Closed Gallery (1969), Inert Gas Series: Helium (1969)…
Du langage aux mots : l’incarnation du verbe, en sculptures, installations, peintures, projections
Robert Barry (dont le travail joue sur la notion d’exposabilité), travaille alors avec des galeries comme la Seigelaub Gallery (New York), la Galleria Sperone (Turin), la Galerie Yvon Lambert (Paris), la Leo Castelli Gallery (New York)… En 1972, il participe à la Documenta de Cassel. Au fil des années 1970 et 1980, la place du langage, déjà prégnante, s’accentue dans le travail de Robert Barry. Glissant toujours plus de la phrase descriptive, vers le mot seul. De la sculpture de l’expérience du spectateur par le biais de l’évocation linguistique, vers le mot incarné (autocollant, peinture, projection…). En 2009, par exemple, son exposition personnelle « WORD LISTS », à la Galerie Greta Meert, aura pris les formes de mots, écrits en capitales. Formes déliées disposées à même le sol, rien ne trouble l’unité de chacune de ses sculpture-mot. Pas même le vide, entre chaque lettre, ainsi rendu imperceptible.