Rebecca HORN — née le 24 mars 1944 à Michelstadt (Allemagne). Vit et travaille à Berlin (Allemagne) et Paris (France).
Rebecca Horn est une artiste contemporaine allemande dont la pratique inclut sculpture, installation, dessin, performance, vidéo, photographie… Au fil de son Å“uvre, Rebecca Horn aura scruté le corps dans ses rapports à l’environnement, par son mouvement, ses extensions. La performance Einhorn [Licorne] (1970) inaugure en un sens cette dynamique. Dans un champ, de profil, nue mais cintrée de bandes blanches, la tête coiffée d’une longue corne, Rebecca Horn marche. Ailes de tissu, doigts prolongés de longs et fins bâtons, visage hérissé de crayons… Au fil des Å“uvres, les prothèses et extensions corporelles de Rebecca Horn se sont autonomisées en sculptures cinétiques. Glissant de la figure d’Icare à celle de Dédale. Actuellement, le travail de Rebecca Horn est représenté par la Sean Kelly Gallery (New York), la Galerie Thomas Modern (Munich), la Galeria Pelaires (Palma de Mallorca), notamment.
Rebecca Horn : performances, extensions corporelles et prothèses (coton, bandage, plumes, tissu…)
Destinée à étudier l’économie pour reprendre l’entreprise textile familiale, Rebecca Horn bifurque au bout de six mois. Pour étudier, à la place, l’art à la Hochschule für bildende Künste de Hambourg (1963-1969). Travaillant d’abord la sculpture (fibre de verre et résine), mais sans masque, un empoisonnement lui vaut une année en sanatorium. Suite à cette maladie respiratoire, la pratique de Rebecca Horn évolue vers des matériaux plus organiques : coton, bandages, plumes… Et des pratiques comme la performance. Ses premières Å“uvres consistent ainsi en prothèses et extensions corporelles. Einhorn (1970), Handschuhfinger [Gants de doigts] (1972), Weisser Körperfächer [Éventail corporel blanc] (1972)… Une bourse du DAAD lui permet également de passer une année au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres (1971). En 1972, elle participe à la Documenta, dont le curateur est alors Harald Szeemann. La même année, elle s’installe à New York.
Sculptures cinétiques et installations cathartiques : l’art pour panser les blessures, les sculptures animées
Durant les années 1980-1990, le travail de Rebecca Horn prend les traits de grandes installations, dans des lieux historiquement chargés. Ses sculptures cinétiques ont alors vocation à panser les blessures. En 1994, Turm der Namenlosen [La tour des sans-nom], à Vienne, tient lieu de monument éphémère, en hommage aux réfugiés fuyant les guerres balkaniques. La tour est composée d’un assemblage précaire, dont des violons, jouant via un dispositif mécanique. En 1999, pour « Weimar, capitale européenne de la culture », elle propose le Konzert für Buchenwald [Concert pour Buchenwald]. Dans un ancien dépot de tramways, derrière deux parois en verre de quarante mètres de long, sont répandues des cendres. Tandis que de l’autre côté, sont empilés instruments de musique et étuis. Un chariot sur rail circule bruyamment dans l’installation, par ailleurs muette. En 2014, Vulkan Metamorphose / Volcano Metamorphosis se compose d’un papillon (Morpho deidamia) mécaniquement animé, sur une roche volcanique.