Philippe COGNÉE — né le 22 mars 1957 à Sautron (France). Vit et travaille à Nantes (France).
Philippe Cognée est un artiste contemporain français dont la pratique se déploie en une peinture figurative mêlant réalisme et processus d’abstraction. Au fil de son Å“uvre, il a développé une technique picturale singulière et personnelle. Se positionnant ainsi à contre-courant des artistes déléguant la réalisation de leur Å“uvres. Actuellement, le travail de Philippe Cognée est représenté par la Galerie Daniel Templon (Paris, Bruxelles) et la Galerie Alice Pauli (Lausanne), notamment.
Philippe Cognée : peinture à l’encaustique (à la cire), pour un rendu entre hyperréalisme et abstraction
Philippe Cognée a passé son enfance au Bénin. En 1974 il s’installe en France et intègre l’École des Beaux-Arts de Nantes (1975-1982). Sa pratique picturale, figurative, se singularise par une technique personnelle. Travaillant d’après modèle, il photographie son sujet et élabore la composition en amont. Pour la projeter sur le support à peindre (bois, toile…). À la manière des peintres antiques, il utilise ensuite de la peinture à l’encaustique. Une technique employée à l’époque byzantine, notamment, pour réaliser des icônes. Les pigments y sont mélangés à de la cire. Après avoir peint l’image projetée, Philippe Cognée recouvre la peinture d’un film. Et retravaille l’ensemble au fer à repasser pour en altérer, par la chaleur, le rendu. Une étape cruciale, conférant à ses peintures un aspect de liquéfaction visqueuse, presque solide, sans pour autant rendre méconnaissable le représenté. Introduisant ainsi un trouble, un artefact difficile à identifier.
Paysages industriels, carcasses, perspectives aériennes, foules, portraits… Une peinture figurative et transpirante
Architectures industrielles, villes en perspectives aériennes, foules, portraits, façades taggées, rayons de supermarché, carcasses de boucherie… Les sujets de la peinture de Philippe Cognée n’ont rien d’iconique et le traitement par la chaleur donne une impression de sueur, de salissure. Accentuant la sensation de délabrement. House in Brasilia I (2013), Busan, vertical composition (2015), Crowd (2015), Wintry mist (2015), Mexico (2012), On the road to Teotihuacán (2012), Cinema (2010)… Entre hyperréalisme et pointillisme-dripping, la peinture de Philippe Cognée repousse la figuration aux confins de l’abstraction. Dans un monde post-Blow-Up (Michelangelo Antonioni, 1967), un monde d’images visuelles ayant perdu tout mystère, la technique de Philippe Cognée attise la curiosité. Reflet miroitant et changeant, chaque peinture réussit à dégager une signature visuelle singulière. En 1982 et 1990 il reçoit le Prix de Rome et séjourne à la Villa Medicis. En 2004, il fait partie des nominés au Prix Marcel Duchamp.