Pablo PICASSO — né le 25 octobre 1881 à Malaga (Espagne) ; décédé le 8 avril 1973 à Mougins (France).
Pablo Picasso est un artiste moderne espagnol. Il est surtout connu pour sa peinture, bien que son Å“uvre soit protéiforme (sculpture, collage, costumes, décors et rideaux de théâtre). Il est associé au mouvement pictural du Cubisme, dont il est l’un des fondateurs avec Georges Braque (vers 1907). Par la suite, le travail de Pablo Picasso se rapprochera du Surréalisme. Même si le Manifeste du surréalisme d’André breton date de 1924, c’est à propos du spectacle Parade (1917) qu’Apollinaire forgera le terme de « surréalisme ». Spectacle dont Pablo Picasso avait créé les costumes, décors et rideaux de scène.
Pablo Picasso : Cubisme et Surréalisme, ou la peinture des perceptions
Les demoiselles d’Avignon (1907) font office d’acte de naissance (de l’Å“uvre de Pablo Picasso, du Cubisme). Si la chose est caricaturale, pour autant le Cubisme marque néanmoins un tournant dans le rôle de la peinture en art. Il restitue simultanément différentes facettes d’un même objet, sur un même plan. Ce que la photographie et le film saisissent sous forme de succession, la peinture le condense en un seul instant. Avec Femme à la mandoline (1910), Pablo Picasso embrasse tout le mouvement de la musique en une seule toile. Le Surréalisme accentuera encore ce décryptage des liaisons entre perception des phénomènes et singularité des subjectivités. Dans ce contexte, Pablo Picasso fait preuve d’une grande liberté. Il assume son rapport à l’émotion, à la façon dont la subjectivité teinte (colore ou éteint) ce dont il est fait l’expérience. Guernica (1937) deviendra ainsi un symbole de cette liberté.
Histoires, mythologies et symboliques solaires
Fuyant la Guerre d’Espagne, il s’installe durablement à Paris courant 1940. Taxée d’« art dégénéré », sa peinture s’affirme en portraits de femmes conjuguant profil, trois-quarts et face. Portrait de Dora Maar (1937), La femme qui pleure (1937), Maya à la poupée (1938)… À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la scène artistique européenne se recompose. En 1948, Pablo Picasso est invité à la Biennale de Venise. Depuis la fin de la guerre, il se consacre largement à la céramique (période de Vallauris). Mais sa peinture renoue également avec les symboles et mythologies : corridas, tauromachie, minotaures. Si les taureaux ont toujours hanté son Å“uvre (travail conjoint avec George Bataille sur la revue Minotaure, en 1933), le livre Toros y toreros (1961) ponctue cette fascination solaire. Jusqu’à la fin de sa vie, il continuera de créer, avec une densité croissante. Jusqu’à atteindre cette intensité où seuls quelques traits, quelques couleurs, donnent vie.