ORLAN

ORLAN

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http://www.orlan.eu/

ORLAN – née en 1947 à Saint-Étienne (France). Vit et travaille à Paris (France), Los Angeles et New York (USA).

ORLAN est une artiste contemporaine française dont le travail inclut performance, photographie, multimédia, vidéo, sculpture, réalité augmentée… Figure de proue du Body Art actuel, elle est notamment célèbre pour son usage de la chirurgie esthétique (1990-1993) et ses Self-Hybridations (1994-en cours). Ceci est mon corps… Ceci est mon logiciel (1996) : le travail d’ORLAN embrasse des pans entiers du rapport au corps, à sa beauté. Et ce, au fil des époques, des aires géographiques et des cultures. Son travail interroge ainsi la formation de la subjectivité et des conventions, au sein d’un corps et d’un contexte donnés. Le récit et la narration sont d’ailleurs parties intégrantes de son œuvre, jusque dans la création de son nom. Ressuscitée d’entre les mortes après être descendue aux enfers, elle incarne, dans son corps glorieux, une histoire collective et syncrétique du corps contemporain. Artiste internationale, l’œuvre d’ORLAN est exposée dans le monde entier.

ORLAN : le Body Art et la beauté, l’aphrodisiaque et le dionysiaque, les performances et le corps médical

Après avoir remarqué que sa signature donnait à lire le mot « Morte », ORLAN (M. Porte, dans une vie antérieure) décide de ne garder de ce nom que l’or. Auquel s’adjoint l’an (de création des œuvres). Voici l’un des récits possibles, permettant d’expliquer ce nom choisi et capitalisé. Le nom, le corps… de ces choses naturelles ou culturelles qu’un être humain n’est pas censé se choisir pour lui-même, ORLAN fait ainsi medium. Avec ses premières œuvres photographiques, elle interroge déjà l’objectivité de la beauté et du désir. Corps-sculptures (1964-1967), Nu descendant l’escalier (1967), Naissance d’ORLAN sans coquille (1974)… Elle met en scène son corps, dans une histoire de l’art déjà jonchée de nus féminins. Entamant ainsi une odyssée dans la compréhension de la construction culturelle de l’aphrodisiaque et du dionysiaque. En 1979, elle crée sa première vidéo d’intervention chirurgicale sur elle-même.

Les opérations chirurgicales-performances et les Self-Hybridations ; le Bio Art et la réalité augmentée

Tandis qu’elle est opérée en urgence pour une grossesse extra-utérine, ORLAN réussit à en produire et garder des images (Urgence G.E.U., 1979). En 1990, elle réalise Première Opération Chirurgicale-Performance. Au fil de neuf opérations chirurgicales-performances (1990-1993), le visage d’ORLAN est remodelé. Elle se fait notamment ajouter deux bosses de chaque côté du front. Aux augmentations physiques viennent s’ajouter les Self-Hybridations virtuelles. Son image devient objet de combinatoires avec différents standards de beauté catégorisés (renaissants italiens, précolombiens, africains, amérindiens). Soit une exploration contemporaine du jugement de goût, de la valeur beauté et ses discours associés, à l’aune des technologies numériques. Avec le projet Manteau d’Arlequin (2007), l’auto-hybridation se déplace au niveau cellulaire. Ce n’est plus l’image mais l’ADN, en tant que producteur d’images, qui est appelé à muter. Et sur le versant virtuel de ce Bio Art, ORLAN explore la réalité augmentée (exposition « Masques, Pekin Opera, Facing designs & Réalité augmentée », 2014).