Nobuyoshi ARAKI — né le 25 mai 1940 à Tokyo (Japon). Vit et travaille à Tokyo.
Nobuyoshi Araki est un photographe japonais mondialement connu pour ses images naviguant entre nus féminins, bondage et érotisme floral. Cultivant une esthétique sophistiquée et transgressive, le travail de Nobuyoshi Araki joue notamment sur les clichés. Mêlant orientalisme érotique, pin-up et fétichisme. Brouillant ainsi les pistes et corpus de codes : ukiyo-e, cadrage plan américain, kimonos féminins, jeunes femmes fixant l’objectif, kado, journal intime, bondage et Kinbaku… Actuellement, le travail de Nobuyoshi Araki est représenté par la galerie kamel mennour (Paris, Londres), l’Anton Kern Gallery (New York), la Jablonka Galerie (Cologne), la Taka Ishii Gallery (Tokyo), notamment.
Nobuyoshi Araki : photographie du quotidien et de l’intime, réalisme érotique
Nobuyoshi Araki a étudié la photographie et le cinéma à l’Université de Chiba (1959-1963). De 1963 à 1972, il travaille pour l’agence de publicité Dentsu. Tout en poursuivant une Å“uvre personnelle. Dès 1965, son travail fait l’objet d’expositions individuelles, à la Mitsubishi Denki Gallery (Tokyo) notamment. Durant les années 1960, il réalise des portraits de lieux (métro, zoo…), de personnes (enfants, femmes…). En 1971, il se marie avec Aoki Yoko. La série en noir et blanc, Voyage sentimental (1971), dessine leur voyage de noce. Entre nouveau roman et journal intime. Les titres de ses expositions d’alors reflètent son travail : « Kitchen-Ramen : Erotic-Realism » (1970)… « Pseudo-documentary: Photographs of Polluted by Silver-Halogen Compound » (1973)… « Actresses » (1974)… « Yoko, My Love » (1976)… « Private Tokyo ’76 » (1976)… « Tokyo Blues » (1977)… « Actress: A Sentimental Ero-Roman » (1978)… « The Arakism Manifesto » (1980)…
Fleurs, bondage, nus féminins, clichés et transgression des codes hiérarchiques
En 1990, Aoki Yoko décède d’un cancer des ovaires. Voyage d’hiver (1990) accompagne cette agonie. Nobuyoshi Araki approfondit ensuite ses séries de photographies du quotidien et ses séries florales (entamées en 1973). De même, le bondage, qu’il photographie dès 1979, prend alors davantage de place dans son Å“uvre. Femmes nues photographiées dans des hôtels, délicates fleurs entre séduction et flétrissement, corps ligaturés… Le vocabulaire photographique de Nobuyoshi Araki renverse les conventions. S’il y a quelque chose d’attendu dans l’association jeunes femmes orientales, érotisme et bondage, pour autant ces images demeurent transgressives. Dans une société hiérarchisée comme celle du Japon impérial, portant kimono, la jeune femme n’occupe pas une place dominante. Et le kinbaku (bondage) dérive du hojojutsu, utilisé pour entraver les prisonniers. Le fait que ces femmes toisent les spectateurs du regard est un élément transgressif, dit quelque chose du statut du regardeur.