Né en 1981 à l’Hay-les-Roses. Vit et travaille en région parisienne.
Depuis 2004, Nelson Aires focalise son attention sur un lieu, l’abattoir, et une activité, l’abattage. À partir de ces deux pôles, il interroge les entre-deux corps, les mi-lieux et les interstices temporels, au travers d’un ensemble d’installations, d’objets et d’images numériques, qui met en avant la notion d’intermédiaire.
Sa pratique se divise selon deux axes, avec d’un côté, un corps charnel, parfois même viscéral, et de l’autre, un corps invisible, qui s’actualise par son absence, dans des dispositifs aseptisés aux allures industrielles. Cette opposition découle de la dualité véhiculée par l’image contemporaine de l’abattoir, qui doit avoir la netteté d’un bloc chirurgicale alors qu’une telle perception de ce lieu passe sous silence la réalité physique du processus d’abattage.
Le travail de Nelson Aires ne s’inscrit néanmoins pas dans un discours politique de dénonciation ou d’approbation des conditions de mise à mort animale. L’artiste utilise ce lieu et cette activité comme un support, dont il extrait certaines particularités et spécificités, afin de les mettre en scène au sein de ses productions.
Les scénarios de création ainsi développés sont donc profondément enracinés dans un ensemble de réalités sociologiques, anthropologiques et biographiques, que l’artiste dissèque pour en comprendre les fonctionnements. Chacune de ses œuvres propose alors un nouveau regard sur le monde réel, en général, et sur l’abattoir et l’abattage, en particulier.