Mona HATOUM — née le 11 février 1952 à Beyrouth (Liban). Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni) et Berlin (Alelmagne).
Mona Hatoum est une artiste contemporaine dont la pratique englobe installation, sculpture, vidéo… Entre Liban, Palestine et Royaume-Uni, Mona Hatoum cultive une identité nourrie de multiplicités. Engagées, ses Å“uvres questionnent la place du corps de la femme, dans l’art, dans la société. Ainsi que les notions d’exil et d’enfermement. En 1994, l’installation vidéo Corps étranger invitait ainsi les spectateurs à pénétrer une petite pièce cylindrique, sur le sol de laquelle était projetée une vidéo. Un voyage endoscopique au sein du corps de Mona Hatoum. Soit une façon de se voir tellement intime qu’elle en devient totalement étrangère. Avec ce jeu sur la notion freudienne d’inquiétante étrangeté (das Unheimliche). En 1982, pour sa performance Under Siege, elle était restée enfermée durant sept heures dans une sorte de boîte transparente, remplie de boue. Actuellement, le travail de Mona Hatoum est représenté par la Galerie Chantal Crousel, notamment.
Mona Hatoum : perfomance, vidéo, installation… entre intimisme et éloignement, exil et enfermement
Après avoir étudié le design à l’Université de Beyrouth (1970-1972), Mona Hatoum travaille dans une agence de publicité. En voyage à Londres lorsque la Guerre du Liban se déclare, en 1975, elle y reste en exil. Et intègre alors l’école d’art londonienne Byam Shaw (1975-1979), puis la Slade School of Fine Art (1979-1981). Ses premières Å“uvres (vidéo, performance, installation…) relèvent d’un Body Art scrutant l’intime et la déchirure. Dans le corps féminin, au sein de la famille, au sein d’un pays en guerre civile. À l’instar de la vidéo autobiographique Measures of Distance (1988). Explorant l’enfermement, les installations de Mona Hatoum mettent en lumière les limites, les frontières, les contours. Light sentence (1992), par exemple, se compose de trente-six cages pour animaux. Superposées en deux rangées se rejoignant en U, ce treillis grillagé est illuminé par une ampoule suspendue, animée par un moteur. Les ombres projetées amplifient l’enfermement.
Cartographies du monde, expositions internationales, biennales et prix
Avec Hot Spot, 2006, Mona Hatoum crée un globe terrestre en armature métallique. Les limites terre-mer y sont marquées au néon rouge. Structure ajourée, les frontières s’y découpent et coupent en transparence. Entre poésie et structure brûlante, Hot Spot renforce les limites du monde. Dénude la planète pour n’en garder qu’une carcasse cartographique. Amplifiant, là encore, la sensation d’enfermement. Au fil de son Å“uvre, le travail de Mona Hatoum a fait l’objet d’expositions personnelles dans le monde entier. Mona Hatoum a également participé à plusieurs Biennale de Venise (1995, 2005, 2013). Ainsi qu’à la Documenta de Cassel (2002). Elle a reçu des dizaines de prix et distinctions internationales. Dont le 10e Hiroshima Art Prize, en 2017, à Hiroshima (Japon).