Mohamed BOUROUISSA — né en 1978 à Blida (Algérie). Vit et travaille à Paris (France).
Mohamed Bourouissa est un artiste contemporain algérien dont la pratique inclut photographie, vidéo et installation. Développant une œuvre hantée par les enjeux socioculturels, les pièces de Mohamed Bourouissa questionnent la place des images dans la construction des identités visuelles. Notamment le prototype du « jeune de banlieue ». Ses œuvres scrutent le cosmopolitisme de la jeunesse urbaine contemporaine et internationale. Exposé dans le monde entier, le travail de Mohamed Bourouissa est actuellement représenté par la galerie kamel mennour (Paris, Londres).
Mohamed Bourouissa : séries photographiques et jeunesses urbaines cosmopolites
Mohamed Bourouissa a étudié les arts plastiques à la Sorbonne (DEA en 2004). Puis la photographie et la vidéo à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (2004-2006). Il a effectué un post-diplôme au Studio National des Arts – Le Fresnoy (2008-2010). L’une de ses séries photographiques, Périphériques (2005-2009) frappe notamment par son écho avec la photographie de Jeff Wall. Ainsi que Larry Clark. Photographies couleur d’adolescents et jeunes adultes, Périphériques expose des scènes de la vie quotidienne, en banlieue. La vie en groupe, surtout entre hommes, les rapports de forces… Périphériques oscille, comme les photos de Jeff Wall, entre l’impression d’une captation de l’instant, à la volée, et la longue et minutieuse mise en scène affleurant derrière chaque cliché. Les jeux de regards, le sérieux, l’indifférence au photographe… Avec cette série, Mohamed Bourouissa fait de « la » banlieue une culture, tout en questionnant la tentation d’essentialisme.
Photographies, dessins, installations… Construction et déconstruction des regards
La série photographique nous sommes « halles » consiste en portraits. Une même jeunesse populaire et parisienne, mais cette fois posant pour le photographe, aux Halles, à Paris. Photographies de groupes, le titre évoque aussi Stuart Hall (penseur des Cultural Studies), et la question des appropriations culturelles. De Scarface (Brian De Palma, 1984) à The Wire (David Simon, 2002-2008), affleurent les modèles présents dans l’Å“il du spectateur. Mais pour mieux distinguer la pluralité des réalités singulières. Un jeune père passe par là , pose avec sa petite fille, dans sa poussette, devant une devanture affirmant « certifié conforme à l’original ». Avec Drawings, ce sont des figures anthropomorphes qui sont représentées. Jogging, baskets et sweat à capuche… À la place des visages s’écoule un crayonné noir. En 2011, Screens se compose de photographies d’écrans pulvérisés, présentées en caissons lumineux, à la manière de Jeff Wall. Comme un carcan culturel.