Marcelline DELBECQ — née en 1977 à Evreux (France). Vit et travaille à Paris (France).
Marcelline Delbecq est une artiste et auteure contemporaine française dont la pratique s’articule autour de la narration et des images (extériorisée ou mentalisée). Issue de la photographie, Marcelline Delbecq développe une recherche intégrant écriture, installation sonore, lecture, cinéma, spectacle vivant, son, performance… En 2015, elle définit son exposition personnelle « Silence trompeur », à la Fondation d’Entreprise Ricard, comme étant sa dernière. « Silence trompeur » se sera ainsi présentée comme moment de réflexion quant à l’image, au sens large (image picturale, mentale, abstraite, mémorielle, incarnée, verbalisée…). Dans la continuité, notamment, de la pièce sonore Poudroiements (2013). Mises en abyme conceptuelles, les images produites par Marcelline Delbecq réfléchissent et se réfléchissent. Frôlant constamment l’aporie, les images n’en continuent pas moins de se frayer un chemin. En 2017, Marcelline Delbecq aura ainsi participé à l’exposition collective « SoixanteDixSept Experiment » (au Centre Photographique d’ÃŽle-de-France), moment réflexif autour des dispositifs producteurs d’images.
Marcelline Delbecq : performer les images, de la photographie aux mots
Marcelline Delbecq a d’abord étudié la photographie au Columbia College de Chicago puis à l’International Center of Photography de New York (1995-1997). Elle intègre ensuite l’École Supérieure d’Arts & Médias de Caen (1997-2002). Et poursuit avec un DESS en Art de l’Exposition à l’Université Paris X (2002-2003). Suivi d’une résidence au Palais de Tokyo en 2004-2005. En 2006, Marcelline Delbecq et le pianiste et compositeur Benoît Delbecq réalisent la pièce sonore performée Vert Pâle. Soit une installation live sonore, ayant notamment comme trame la vie de l’actrice russe Alla Nazimova. En parallèle, ses premières expositions personnelles se déroulent à la Galerie Frank Elbaz (Paris), ainsi qu’au Swiss Institute (New York). « Dans la nuit / In the dark » (2006) et « Ext. 17 » (2006) font déjà de la réflexion autour de l’image le cÅ“ur de l’expérience esthétique.
Pièces sonores, installations, lectures, spectacle vivant… Interroger les images en présence dans les regards
En 2017, pour l’exposition collective « Wrapped/Unwrapped » (Zoo Galerie, Nantes), Marcelline Delbecq présente la photographie Wonder (2009). Soit la photo d’un coin de pièce, aux murs jaune vif, avec des cartons délicatement adossés. Laissant deviner des Å“uvres, en arrivée ou en partance. L’espace du doute peut être celui du débat ou du silence. Plusieurs des pièces de Marcelline Delbecq prennent d’ailleurs ce dernier pour thème. Notamment la vidéo Silences (2009), diaporama combinant images et textes, autour des collections d’art ancien du Musée de Picardie. Jouant sur l’indécision, sur le doute, Marcelline Delbecq fait ainsi émerger de la parole, des représentations. Rejoignant ce que Marie-José Mondzain explicite dans Le commerce des regards (2003) : même absente ou tronquée, l’image persiste dans les regards. C’est ainsi que la performance-lecture À la dérobée (Musée de l’Orangerie, 2016), par exemple, prend son élan à partir d’une photo de femme regardant des images.