Marc VEYRAT — né le 3 août 1960. Vit et travaille à Annecy (France).
Marc Veyrat est un artiste contemporain français. Multimédia, son Å“uvre interroge les réalités augmentées, les pratiques et usages de l’information et la fabrique des réseaux sociaux. En cohérence avec sa pratique collective de l’art, la question des subjectivités collectives traverse les Å“uvres qu’il conçoit, auxquelles il prend part.
Marc Veyrat : information, immersion et réalité augmentée (installation et œuvres participatives)
Protéiforme, le travail de Marc Veyrat évolue de manière rhizomatique, au fil des collectifs. En 2008, par exemple, avec Catherine Beaugrand, ses recherches artistiques se matérialisent sous la forme du projet Sugoroku. Soit un projet multimédia proposé dans le cadre de la Biennale Internationale du Design 2008, à Saint-Étienne. Sugoroku était un jeu urbain (urban game), autrement dit une Å“uvre d’art immersive et interactive, spatialisée dans l’espace urbain. Au fil de sa déambulation citadine, le spectateur glanait ainsi des informations à l’aide de son téléphone (ou de sa tablette), relié à Internet. Éléments d’histoire, traces des passés… Sugoroku interrogeait les réalités augmentées, les expériences de déplacement dans l’espace public. Et l’Å“uvre sculptait la perception de ses participants. Les strates d’informations modelant l’expérience du déplacement et de l’orientation spatio-temporelle.
FFF (2016) : l’art sur internet, photographier les flux et mouvements sur les réseaux sociaux
Dans les années 2010, Marc Veyrat et Franck Soudan développe un travail collaboratif nommé U-rss. Ici aussi l’information (dans son ambivalence de matérialité et d’immatérialité) constitue l’un des matériaux essentiels des Å“uvres. F-CONNEXION (2015) mêlait ainsi transmission d’informations par voie postale et par voie électronique. Système d’échos dans le transport des informations plus que redondances : la géolocalisation (position / vitesse) dépendait des supports. Le projet subséquent, FFF (2016), est décrit comme étant une sculpture collective et dynamique. Ses formes dépendent effectivement des données personnelles disséminées par ses observateurs-participants, sur Facebook. À partir des données collectées (après autorisations des participants), FFF calcule et combine des figures dont la singularité déroute. Compressions du flot d’information, ces modélisations, ces portraits changeants et abstraits, donnent chair à des comportements sociaux. Le « certificat » FFF, c’est-à -dire l’image résultant de ce moment compacté, fonctionne comme l’aura d’une singularité éphémère. Comme la photographie (l’écriture photonique) d’une entité in-photographiable.