Laura HENNO — née le 15 mai 1976 à Croix (France). Vit et travaille à Paris (France).
Laura Henno est une artiste contemporaine française dont la pratique s’articule entre photographie et vidéo. Essentiellement connue pour ses séries photographiques de portraits, elle est également membre cofondateur de Qubo Gas. Un collectif d’artiste dont les pratiques incluent dessin, peinture, multimédia, installation immersive, wall drawing, illustration… En son nom, Laura Henno a notamment produit des séries photographiques mettant en scène des adolescents désÅ“uvrés dans des paysages désolés. Land’s End (2001-2009) laisse entrevoir un contexte post-industriel marécageux, dans lequel poussent des enfants, sur fonds d’horizon brumeux. Entre Andreï Tarkovsky, Bela Tarr, Gus Van Sant et Harmony Korine, la photographie couleur de Laura Henno génère des univers narratifs en l’absence même de parole, d’expressivité sur les visages de ses modèles. ÃŽle de la Réunion (2009-2012), par exemple, met en scène l’immigration clandestine d’adolescents masculins. Actuellement, le travail de Laura Henno est représenté par la Galerie Les filles du calvaire (Paris), notamment.
Laura Henno : collectif multimédia Qubo Gas et photographie couleur
Laura Henno a étudié les arts plastiques à l’Université Lille III (1996-1998). Puis la photographie à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, à Bruxelles (1998-2001). Suite à quoi elle effectue une résidence de post-diplôme au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains à Tourcoing (2001-2003). En 2000, avec Jef Ablézot et Morgan Dimnet, elle cofonde le collectif d’artistes Qubo Gas. En 2001, Gubo Gas participe à l’exposition collective « Love my computer » au Musée des Beaux-Arts de Tourcoing. Toujours en 2001, Laura Henno participe à l’exposition collective « Le jour se lève » à la Galerie Commune de Tourcoing, ainsi qu’aux Rencontres Photographiques de Niort. Sa première exposition personnelle se déroule à la Galerie Taché-Lévy, à Bruxelles (2001). La série couleur Bed, au format carré, joue déjà du contraste entre la simplicité du photographié (dénuement économique) et la sophistication des objets photographiques (6×6 ; chambre photographique).
Portraits d’une jeunesse éternellement éphémère, d’une génération durablement précaire
À l’opposé de la tactique des images à la sauvette, la pratique photographique de Laura Henno requiert un long temps d’élaboration. Cassant ainsi la dynamique de précarité de ses sujets. Sa série Calais (2012), par exemple, accompagne des personnes en situation irrégulière. Camps de réfugiés, pauvreté, passages clandestins… En prenant le temps de mettre en scène le furtif, le travail de Laura Henno se charge d’ambigüités. Un découplement qui se retrouve dans sa vidéo Missing stories (2014), par exemple. Film rejouant l’arrivée clandestine en France de jeunes migrants et la production de récits individuels destinés à l’administration. Comme explicité par la Galerie Les filles du calvaire : « La fiction peut devenir alors une stratégie de survie*. » Le travail de Laura Henno a déjà fait l’objet de nombreuses expositions individuelles (Rencontres d’Arles ; Musée finlandais de la photographie ; CPIF de Pontault-Combault ; Château d’eau ; CRP de Douchy-les-Mines…).
* http://www.fillesducalvaire.com/fr/26/Laura-Henno/works/1157 [Consulté le 30 juin 2017].