Latifa ECHAKHCH — née en 1974 à El Khnansa (Maroc). Vit et travaille à Paris (France) et Martigny (Suisse).
Latifa Echakhch est une artiste contemporaine marocaine dont la pratique se compose d’installations et sculptures. L’Å“uvre de Latifa Echakhch traite d’enjeux socioculturels contemporains. Rapports de dominations culturelles et économiques ; identités et nationalités ; colères et soulèvements… L’un des motifs récurrents de son travail consiste ainsi en débris aux pieds de murs. Bris de verre, de briques, de ciel (Cross Fade, 2016)… Sa pièce A chaque stencil une révolution (2007), par exemple, consiste en une pièce tapissée de feuilles de papier carbone A4. Une tapisserie bleu sombre, sur laquelle aura été projeté un mélange de colle et d’alcool à brûler, provoquant ainsi délavements et coulures bleues sur le sol blanc. Soit, peut-être, la trace, très belle, d’un acte de rage. Actuellement, le travail de Latifa Echakhch est représenté par la galerie kamel mennour (Paris, Londres), la Dvir Gallery (Tel Aviv, Bruxelles), la Galerie Eva Presenhuber (Zurich, New York), notamment.
Latifa Echakhch : les ruissellements bleu nuit du papier carbone arrosé d’alcool à brûler
Née au Maroc, Latifa Echakhch a grandit en France. Elle a étudié à l’École Supérieure d’Art de Grenoble (DNSEP en 1997). Puis à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy (DNSEP en 1999). Elle a effectué un post-diplôme à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon (2001-2002). Sa première exposition personnelle, « Words don’t come easy to me », se déroule à l’Espace Premier Regard (Paris, 2002). En 2004, elle effectue une résidence à La Box (Bourges). Puis à la Cité Internationale des Arts (Paris, 2005-2006). En 2007, elle réalise A chaque stencil une révolution pour son exposition personnelle « Il m’a fallu tant de chemins pour parvenir jusqu’à toi », au Magasin (Grenoble). La pièce est reprise en 2008, à la Tate Modern de Londres (« Speaker’s Corner »). En 2009, Latifa Echakhch commence à travailler avec la galerie kamel mennour.
Sculptures, installations : poésie de l’absence, de la trace, de la fragmentation
La participation de Latifa Echakhch à l’exposition collective « ILLUMInazioni – ILLUMInations », à la Biennale de Venise, en 2011, prend les formes de porte-drapeaux. Fantasia (Empty Flag) (2011) se compose ainsi d’une myriade de porte-drapeaux vides. Comme autant de mats absurdes, hérissant le chemin menant à l’entrée de l’exposition. Sa vaste exposition « Goodbye Horses », à la Kunsthaus Zurich (2012-2013), aura elle aussi fonctionné sur les traces de ce qui fut (ici, les restes d’un cirque). Chapiteau à moitié affaissé ; morceaux de costumes rassemblés en tas, comme autant de débris venant d’être balayés ; pièces de gradins en cours de démontage… En 2013, Latifa Echakhch reçoit le Prix Marcel Duchamp. L’exposition subséquente présentera notamment une roue peinte (Le modèle, 2013) dans laquelle sont encore fichés des couteaux lancés. En 2015, Latifa Echakhch reçoit le Zurich Art Prize.