Karen Knorr

Karen Knorr

SITE INTERNET

http://karenknorr.com/

Karen KNORR — née le 5 janvier 1954 à Francfort sur le Main (Allemagne). Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).

Karen Knorr est une photographe contemporaine allemande. Créant des séries, en 1977, par exemple, elle réalise Punks, en collaboration avec Olivier Richon. Soient des photographies en noir et blanc de la culture punk britannique, faisant ressortir la jeunesse et le glamour du mouvement. Parmi ses séries les plus connues se compte notamment Belgravia (1979-1981), un dispositif de photographies noir et blanc, agrémentées d’une légende. Tel « Good Taste knows no Time, no Period, no Geography, no Income. It can be found anytime and everywhere. », inscrit sous la photo d’un couple assis dans un salon britannique bourgeois. Développant une esthétique mi-classique, mi-ironique, les Å“uvres de Karen Knorr soulignent les contours de ce que décrit le sociologue Pierre Bourdieu dans son livre La Distinction. Critique sociale du jugement (1979). Actuellement, le travail de Karen Knorr est représenté par la Danziger Gallery (New York), Eric Franck Fine Art (Londres), notamment.

Karen Knorr : l’art, la culture et le bon goût de l’aristocratie britannique

Née à Francfort, Karen Knorr grandit à San Juan (Puerto Rico), de 1958 à 1972. Elle commence à étudier les arts au Franconia College, dans le New Hampshire (1972-1973), puis à Paris, à L’Atelier (1973-1976). Elle intègre ensuite l’Université de Westminster, à Londres (1977-1980). Et complète son cursus par un Master of Art à l’Université de Derby (1988-1990). Sa première exposition personnelle, « Belgravia », se déroule à la Galerie Samia Saouma (Paris), en 1980. La série scrute, non sans ironie, les cultures bourgeoise et aristocratique dans lesquelles l’art sert à se distinguer socialement, à marquer l’appartenance à une élite exclusive. Les séries Gentlemen (1981-1983) et Country Life (1983-1985) reprennent la présentation de Belgravia : noir et blanc et marie-louise intégrée, sur laquelle sont dactylographiées quelques lignes de légende. Avec des photos d’intérieurs ou de jardins cossus, soient vides, soient peuplés de personnages arborant les attributs de l’aristocratie britannique.

Séries photographiques : mises en scène du prestige muséal, vanités, natures mortes et animaux savants

Avec Connoisseurs (1986-1990), la couleur fait son apparition, et le musée (celui du Louvre, en l’occurrence) devient le lieu de la distinction par excellence. Capital (1990-1991), s’inscrit pour sa part dans la continuité des natures mortes et vanités. Avec, par exemple, la photographie White Man’s Burden. Une composition présentant une petite cuiller argentée, un nez sculpté dans du marbre et une coupelle contenant un petit tas de sucre en poudre blanc. Le tout devant un drapé moiré de couleur vert anglais. Progressivement, les animaux se sont invités dans le travail de Karen Knorr. Avec Academies (1994-2005), notamment, et The Art Lovers, par exemple, mettant en scène des singes au Musée d’Orsay (Paris). Tandis qu’India Song (2008-) présente des animaux (paon, tigre, perroquet, cheval, singe, grue antigone…) dans de somptueux intérieurs radjputes. En 2008, le Château d’Eau (Toulouse) lui aura consacré l’exposition personnelle « Fables », présentant notamment sa série éponyme.