Joan JONAS — née en 1936 à New York (USA). Vit et travaille à New York.
Joan Jonas est une artiste américaine dont la pratique englobe performance, installation, vidéo. Elle est considérée comme étant une figure pionnière dans les domaines de la performance, de la vidéo et de l’art multimédia. Depuis 1998, Joan Jonas est professeure émérite au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle a participé à la biennale de Venise en 2009 et 2015. Ainsi qu’à une demi-douzaine de Documenta, à Cassel, depuis 1972. Actuellement, le travail de Joan Jonas est représenté par la Rosamund Felsen Gallery (Los Angeles), notamment.
Joan Jonas : performances en extérieur, corps humains et fragmentation
Joan Jonas a étudié l’histoire de l’art et la sculpture au Mount Holyoke College, à South Hadley (1954-1958). Puis à la Boston Museum of Fine Arts School (1958-1961). Suite à quoi, elle a intégré l’Université de Columbia (New York), dont elle est sortie diplômée en 1965. Au cours des années 1960, elle a également étudié avec la chorégraphe Trisha Brown. Parmi ses premières performances se compte notamment Mirror Piece I (1969). Soit une action au cours de laquelle des performeurs tiennent des miroirs oblongs, jouant ainsi avec les reflets de morceaux de corps, les reflets de l’environnement et la fragmentation de l’espace de représentation. L’une des photos de cette action (prise par Joan Jonas) montre ainsi une femme, tenant le miroir de telle sorte que de son corps, les spectateurs ne perçoivent plus qu’une double paire de jambes.
Vidéo, performance, installation : la spatialisation du successif, de la mémoire et des processus linéaires
Dans la vidéo-performance Songdelay (1973), différents performeurs sont filmés, dans l’espace urbain, en train de réaliser des actions. Avec des bâtons, des miroirs, marchant sur un cercle blanc au sol… Une théâtralisation pouvant faire écho au cercle magique de Johan Huizinga (Homo Ludens, 1938). Les actions sont filmées depuis différents points de vue : de loin, de haut… Portant trace d’un voyage au Japon (théâtre Nô, Kabuki…), les actions mises en scène par Joan Jonas se résolvent en films cadencés, où les gestes et rythmes performent l’écoulement du temps. Tandis que le personnage Organic Honey, récurrent au fil de plusieurs performances filmées, explore les masques, les strates de personnalités au croisement des mémoires culturelles. En 2004, Joan Jonas réalise une installation vidéo en écho au travail de l’historien Aby Warburg. The Shape, the Scent, the Feel of Things s’intéresse ainsi à la transmission culturelle, ainsi qu’à l’entropie inhérente au processus.