Jimmie DURHAM — né en 1940 à Washington (Arkansas, USA). Vit et travaille à Berlin (Allemagne).
Jimmie Durham est un artiste contemporain américain dont la pratique englobe sculpture, installation et poésie. Membre actif des mouvements politiques des années 1960-1970 (luttes pour les droits civiques, notamment), le travail de Jimmie Durham conjugue les matériaux. Mots, bois, métal, vidéo, objets assemblés formant des sculptures à message… Entre activisme poétique et Postmodernisme appropriationniste, ses pièces jouent sur les duplicités socioculturelles. Par des détournements, appropriations, hybridations… D’envergure internationale, entre 1999 et 2013 Jimmie Durham a par ailleurs participé à cinq Biennales de Venise. Ainsi qu’à deux Documenta (1992 et 2012). Actuellement, ses Å“uvres sont notamment représentées par la Galerie Michel Rein (Paris) et par la Sprovieri Gallery (Londres).
Jimmie Durham : artiste du storytelling et de l’activisme sociopolitique (sculptures et culture cherokee)
Jouant sur les mythologies personnelles et le storytelling, la biographie de Jimmie Durham fait aussi partie de ses Å“uvres. Dans les années 1960, il pratique la sculpture, le théâtre et la performance, tout en étant attentif aux mouvements des droits civiques. En 1965 il étudie l’art à l’Université d’Austin (Texas, USA). Puis intègre l’École des Beaux Arts de Genève (1969-1973). Intéressé par la culture cherokee, il se présente comme ayant grandi dans un environnement cherokee. À son retour aux États-Unis en 1973, Jimmie Durham devient membre actif de l’American Indian Movement. Installé à New York, il pratique la sculpture. Utilisant des matériaux perçus comme typiquement indiens, ses Å“uvres défient les clichés et les traditions culturelles. Tlunh Datsi (1984), par exemple, se compose d’un crane de puma, de turquoises, de plumes de dindon… En 1986, son Self-portrait arbore des traits cherokees (pour ainsi dire). En 1987, Jimmie Durham s’installe au Mexique.
Sculpture et installations : de l’American Indian Movement à l’engagement globalisé
Exposant dans le monde entier, en 1992, Jimmie Durham participe à la Documenta de Cassel. En 1994, il s’installe en Europe. Longtemps engagé dans la défense des droits des peuples natifs, cette affiliation culturelle va progressivement se métamorphoser en un activisme plus global. L’installation Sweet light crude (2008), par exemple, se compose de vingt-cinq barils de pétrole, peints d’une couleur pastel, brillante. Chaque baril arbore un mot : « Kind », « More », « Home », « Win », « Virtue », « Brave », « Totale », « Pure »… Avec cette duplicité du recours à une peinture glossy, potentiellement dérivée de composés pétrolifères (à l’instar du white spirit). Ce jeu sur les duplicités, les détournements et les rapports de force autour des hégémonies culturelles, traverse toute l’Å“uvre de Jimmie Durham. En 2009, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui a consacré une vaste rétrospective : « Pierres rejetées ».