Jeff WALL [Jeffrey WALL] — né le 29 septembre 1946 à Vancouver (Canada). Vit et travaille à Vancouver.
Jeff Wall est un artiste contemporain canadien mondialement connu pour ses photographies, notamment présentées sous caissons lumineux. Ses images figurent des moments semblant avoir été saisis sur le vif, au cÅ“ur même de la vie quotidienne. Milk (1984), par exemple, montre ainsi un homme assis devant un mur de briques. Mâchoires verrouillées, bras gauche replié, veine saillante et poing serré… Dans sa main droite, une brique de lait est en train d’exploser. Du moins est-ce ce que laisse supposer le panache blanc. Et de même que l’intensité de l’explosion contraste avec la contention opérée par le cadrage, la spontanéité des images de Jeff Wall laisse deviner le minutieux protocole de mise en scène et de composition préludant à chaque photographie. Actuellement, le travail de Jeff Wall est représenté par la Galerie Marian Goodman (Londres, Paris, New York), la White Cube Gallery (Londres, Hong Kong), la Galerie Rüdiger Schöttle (Munich), notamment.
Jeff Wall : compositions photographiques, caissons lumineux et picturalité
Jeff Wall a étudié l’art et l’histoire de l’art à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver (1964-1970). Effectuant ensuite une thèse de doctorat à l’Institut Courtauld, au sein de l’Université de Londres (1970-1973). En 1969, Jeff Wall Participe à l’exposition collective « photo Show » à la S.U.B. Art Gallery de son université. Dès 1970, il participe à une exposition collective au MoMA de New York. En 1979, sa première exposition personnelle d’envergure se déroule à la Art Gallery of Greater Victoria (à Victoria). Il y a présente notamment Faking Death (1977), The Destroyed Room (1978), Young Workers (1978) et Picture for Women (1979). En 1982, il participe à la Documenta de Cassel. Sa photographie, très structurée, est imprégnée par l’histoire de la composition picturale. À l’instar d’A Sudden Gust of Wind (After Hokusai) (1993), basée sur l’estampe Ejiri in Suruga Province (Sunshu Ejiri) (vers 1832), de Katsushika Hokusai.
De la peinture d’histoire au photoreportage : le langage des images, un langage structuré
The Bridge (1980), Mimic (1982), Diatribe (1985), The Thinker (1986), The Drain (1989), The Vampires’ Picnic (1991)… Autant de compositions photographiques de Jeff Wall, à mi-chemin entre peinture classique et cinéma. En 1992, il crée Dead Troops Talk (A Vision after an Ambush of a Red Army Patrol near Mogor, Afghanistan, Winter 1986). Soit une photographie de guerre entièrement construite. Comme une articulation critique entre photoreportage et peinture d’histoire. En 2011, Band and Crowd ou encore Boxing, s’inscrivent dans la continuité de ces images à la fois simples et rigoureusement structurées. Reconstructions de photos d’otages, de guerres, de misère économique… Jeff Wall produit des espaces picturaux où se condensent et révèlent les codes culturels liés à l’image. Exposées dans le monde entier, ses photographies ont notamment été présentées lors des Documenta de 1982, 1987, 1997 et 2002, à Cassel.