Jeanne SUSPLUGAS — née le 10 juin 1974 à Montpellier (France). Vit et travaille à Paris.
Jeanne Susplugas est une artiste contemporaine française. Sa pratique inclut sculpture, installation, photographie, vidéo. Et son travail développe notamment la thématique de la pharmacie. Croisant ainsi la notion de « pharmakon » (chère au philosophe Bernard Stiegler), c’est-à -dire la notion de substance étant à la fois poison et remède. Soit un thème suffisamment vaste pour englober aussi bien les corps individuels que les industries pharmaceutiques, dans leurs implications internationales. Au fil de dessins, sculptures, installations… Jeanne Susplugas explore les névroses associées à la santé ainsi qu’aux médicaments (anxiolytiques, addictions, asepsie…). Générant ainsi une mise en lumière du rapport ambivalent à l’autre, rythmé par l’oscillation entre peur de la solitude et peur de la contamination.
Jeanne Susplugas : dessin, installation, photo… Autour du thème de la pharmacie (pharmacopée, pharmakon…)
La Maison malade (1999-2010), par exemple, restitue un espace clos constitué de boîtes de médicaments. Tandis que Beipackzettel (2003) aura consisté en un recouvrement des portes du centre d’art berlinois KW avec des notices de médicaments. En 2009, Jeanne Susplugas crée l’inscription au néon : L’aspirine c’est le champagne du matin. Soit une citation d’Iatrogène (2007) de Marie Darrieussecq, pièce transformée en performance par les deux artistes, à la maison rouge, en 2009. Amas de boîtes de médicaments, photos et dessins de conditionnement de pilules, d’échanges de médicaments, croix vertes et sculptures en forme de caducée… Une partie du travail de Jeanne Susplugas explore, littéralement, le thème de la pharmacie occidentale industrielle.
L’art pour explorer l’enfermement : entre peur de la solitude, désir d’isolement et peur de la contamination
Une autre partie de cette Å“uvre thématique se concentre sur l’enfermement physique. Avec des structures mobiles habitables, entre carapaces sur mesure et camisoles exclusives, notamment. Telle l’Å“uvre composée de bois et roulettes, House to House (2010). Si ces deux moments de l’Å“uvre de Jeanne Susplugas ne sont pas exclusifs de toute autre démarche, pour autant ils forment deux charnières prépondérantes. Et cette double articulation, entre désir d’isolement (sensoriel, émotionnel…) et peur de l’enfermement (sensation claustrophobique), s’expose à l’international. Le travail de Jeanne Susplugas a ainsi fait l’objet d’expositions personnelles à New York, Miami, Lyon, Tokyo, Berlin, Beijing, Bratislava, Bruxelles, Copenhague, Liège… Autant de lieux auxquels appliquer, ou non, l’adage Magna civitas magna solitudo (grandes villes, grandes solitudes).