Jason DODGE — né en 1969 à Newton (USA). Vit et travaille à Berlin (Allemagne).
Jason Dodge est un artiste contemporain américain dont le travail englobe installations et assemblages. Cultivant un humour poétique, ses pièces jouent de l’espace tout en s’éclairant d’un jour nouveau à la lecture de leur titre. L’une de ses pièces, par exemple, présente un oreiller jaune vif, à fin liséré blanc, de style ordinaire et minimal, portant trace d’un creux en son centre (l’empreinte d’une tête ?). Posé à même le sol, l’installation est intitulée : The Mayor is sleeping – a pillow that has only been slept on by the mayor of Nurnberg. [Le maire est en train de dormir – Un oreiller sur lequel n’a dormi que le maire de Nuremberg.] Proposant des installations simples, Jason Dodge sculpte l’imaginaire des spectateurs, dans l’écart entre ce qui est donné à voir, et l’inattendu de la légende. Et vice versa. Depuis 1998, le travail de Jason Dodge est notamment représenté par la Casey Kaplan Gallery (New York).
Jason Dodge : installations et sculptures, légendes et titres, de l’incongru au poétique
Jason Dodge a étudié l’art en différents endroits du globe : au Malawi (1990), à Florence en Italie (1991), à Baltimore aux USA (1992), puis à l’Université de Yale, à New Haven aux USA (1992-1996). Après plusieurs expositions collectives à New York, Boston, Stockholm… La Casey Kaplan Gallery organise sa première exposition personnelle, « Helsinki » (1998). En 2004, Jason Dodge effectue une résidence à la Villa Arson (Nice) ; en 2005-2006, il reçoit le mécénat et prix Ars Viva (Berlin). Au fil de ses expositions internationales et recherches, Jason Dodge élabore ainsi un art sobre et poético-humoristique. Basé, en quelque sorte, sur une forme de tendre incongruité. À l’instar de Shoes made for someone with three feet by a master shoemaker in Berlin. [Chaussures faites pour quelqu’un avec trois pieds par un maître cordonnier à Berlin.] Soit une installation présentant trois chaussures de cuir.
Simplicité des formes et des textes pour un travail sculptant l’imaginaire
Qu’il s’agisse de hiboux naturalisés dans lesquels la légende nous apprend que des pierres précieuses ont été placées, ou de couvertures réalisées à partir d’un fil de laine de la longueur de la terre à la troposphère (Above the Weather, 2007), les Å“uvres de Jason Dodge font circuler l’imaginaire. Sculptures et installations très simples, travail d’écriture tout aussi concis… C’est dans l’écart entre le verbe et la chair que se développe une profusion. Un tissu de couleur sombre devient ainsi un tissu couleur de nuit, ou de tempête. Rappelant alors les robes couleur de ciel d’orage, de lune et de soleil, de Peau d’Âne. Dans le conte Éponyme de Charles Perrault. À l’aide d’indices fugaces, l’imagination du spectateur parfile à son tour la trame des Å“uvres de Jason Dodge. Pour en tirer, ou non, du sens ou de la poésie.