Jana STERBAK — née le 19 mars 1955 à Prague (République socialiste tchécoslovaque – actuelle République tchèque). Vit et travaille à Montréal (Canada) et Barcelone (Espagne).
Jana Sterbak est une artiste contemporaine canadienne dont le travail englobe sculpture, photographie, installation, performance… Son Å“uvre la plus connue reste probablement la robe de viande. Soit Vanitas: robe de chair pour albinos anorexique (1987), une robe en bavettes de bÅ“uf cousues. En 2010, la chanteuse Pop Lady Gaga se présentera au MTV Awards parée d’une robe semblable. Jana Sterbak est également l’auteure de la photographie en noir et blanc, Generic Man / Der Durchschnittsmensch (1987). Soit un homme de dos, crâne rasé et échine courbée, présentant un tatouage de code-barres dans le cou. Cultivant une pratique protéiforme, les Å“uvres de Jana Sterbak s’articulent autour du corps, en tant qu’élément social, autour de l’altérité, du vécu social des différences. Actuellement, son travail est représenté par la Barbara Gross Galerie (Munich), la Galerie Laroche/Joncas (Montréal), notamment.
Jana Sterbak : photographies, performances, sculptures… Stéréotypes et intériorisation des normes
Jana Sterbak a étudié l’art à la Vancouver School of Arts and Academics (1973-1974). Puis à l’Université de la Colombie-Britannique de Vancouver (1974-1975). Elle intègre ensuite l’Université Concordia de Montréal (diplômée en 1977). Ainsi que l’Université de Toronto (1980-1982). L’une de ses premières expositions personnelles (1978) se déroule au PUMPS Centre for the Arts de Vancouver, un lieu dédié à la performance et aux pratiques multimédias. En 1979 elle réalise par exemple la photographie Cones on Fingers. Il s’agit simplement de mètres de couturière enroulés et enfilés sur les doigts d’une main, prolongeant ceux-ci de sortes d’ongles surréalistes. Jeu d’enfant, prothèses corporelles, assimilation des normes et étalons (le mètre)… Cones on Fingers reflète l’Å“uvre de Jana Sterbak : un mélange entre mises en scène d’aspect ludique et anecdotique, accentuant des éléments culturels plus profondément ancrés et discutables. Notamment en termes de stéréotypes.
Corps, apparences et normes de genres, métamorphoses et déplacements des points de vue
En 1992, Jana Sterbak réalise la photographie couleur Distraction. Soit un buste de femme, vêtu d’une sorte de marcel en tissu quasi-transparent, sur lequel ont été cousus des poils. Si cette Å“uvre questionne la virilité et la virtus romaine, d’autres se penchent sur les mythes grecs. Telle la série photographique Proto-Sisyphus (1990) ou la sculpture Sisyphus Sport (1997), rocher affublé de sangles de sac à dos. Tandis que la photographie Actaeon at Home (2005) présente une homme-cerf désÅ“uvré, assis dans sa cuisine. Jana Sterbak scrute ainsi les décalages entre singularité et conformation sociale. Telle Condensed (1979) : une boule de plomb peinte en balle de jonglage. Après avoir participé à la Biennale de Venise en 1990 (« Aperto 90′ »), elle y prend possession, en 2003, du Pavillon canadien, avec la vidéo From Here To There. Soit une vidéo filmée par une caméra installée sur le dos d’un chien.