Jan FABRE — né le 14 décembre 1958 à Anvers (Belgique). Vit et travaille à Anvers.
Jan Fabre est un artiste contemporain belge dont la pratique englobe arts visuels, performance, danse… Pluridisciplinaire, Jan Fabre crée sculptures, installations, dessins, vidéos, mises en scènes, chorégraphies… Volontiers polémique, son travail polymorphe explore les extrêmes. Pratiquant, par exemple, le Bic-Art (coloriage au stylo à bille, en l’occurrence bleu), en 1990 il en recouvre ainsi le château de Tivoli (entre Bruxelles et Anvers). Tandis que certaines de ses sculptures intègrent des morceaux d’animaux naturalisés (cygnes, paons…), Jan Fabre est surtout célèbre pour son goût des élytres vert bleuté de scarabées (buprestes). Le Mur de la montée des anges (1993), par exemple, représente une robe de femme iridescente, en coléoptères. Actuellement, son travail est représenté par la Galerie Daniel Templon (Paris, Bruxelles), notamment.
Jan Fabre : un art polémique autour des corps, entre nudités et carapaces
À la fin des années 1970, Jan Fabre entame une formation à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, ainsi qu’à l’Institut Municipal des Arts et Métiers d’Anvers (arts décoratifs). Ses premières actions, performances et vidéos explorent déjà le corps, la nudité, la tension et les processus de métamorphose. À l’instar de la vidéo Zelfmoord ? [Suicide ?] (1980). En un sens, le travail de Jan Fabre méduse, tout comme la pétrifiante beauté des cadavres de scarabées. Pour Heaven of Delight (2002) ce n’est pas moins d’1,6 million de coléoptères qui sert de matière première. Découplant ainsi éthique et esthétique. En 2012, en écho à une photographie de Salvador Dali, Dali Atomicus (1948), il réalise une performance au cours de laquelle des chats sont jetés dans un escalier (d’une hauteur d’un mètre). L’événement suscite, en retour, des réactions violentes.
Installations, sculptures, vidéos, performances, spectacles… La mise en scène des métamorphoses
Sur le versant du spectacle vivant, les Å“uvres de Jan Fabre ne cristallisent pas moins les opinions. Nudité, masturbation… En 2001, la vidéo The Problem mettait en scène des intellectuels (Dietmar Kamper, Peter Sloterdijk et Jan Fabre) occupés à deviser sur le monde, tout en roulant celui-ci, comme des scarabées bousiers. La vidéo Rencontre / Een Ontmoeting / Vstrecha (1997) présentait une discussion entre Jan Fabre, déguisé en scarabée, et Ilya Kabakov, en mouche. En 2005, L’Histoire des larmes, présentée au festival d’Avignon, n’avait pas manqué de convoquer le philosophe Diogène de Sinope. Soit un philosophe cynique à propos duquel l’histoire se contente souvent de ne rappeler que le côté spectaculaire (masturbation en place publique notamment). Mondialement connu, le travail de Jan Fabre a déjà participé à la Documenta de Cassel (1992), ainsi qu’à la Biennale de Venise (1984, 1990, 2007, 2009)…