Jackson POLLOCK — né le 28 janvier 1912 à Cody (USA) ; décédé le 11 août 1956 à Springs (USA).
Jackson Pollock est un artiste moderne américain. Il a marqué l’histoire de la peinture par son Action Painting et ses drippings (dégoulinures, coulures). Membre de l’Expressionnisme Abstrait, Jackson Pollock participe à l’explosion de la peinture américaine et de l’art contemporain américain, au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Jackson Pollock : Action Painting, le geste de la peinture
Ce qui fonde la peinture de Jackson Pollock, c’est le geste radical de poser la toile au sol, et d’y peindre à l’horizontal, presque en suspension au-dessus d’elle. Dans l’ensemble, ici, ce sont le geste et la gestuelle de l’artiste qui font Å“uvre. Il n’y a plus de chevalet. Parmi les protocoles explorés par Jackson Pollock, se compte le dripping / pouring. La peinture est tantôt projetée ; tantôt elle goutte. À l’extrême, le fond des pots de peinture est percé et l’artiste, avec un bâton et une gestuelle aléatoire, laisse s’écouler la peinture sur la toile, en filets, gouttes et entrelacs… Par-delà toute reproduction ou toute mémorisation possible du motif. Dans le all over, toute la surface du tableau est traitée de manière homogène : techniquement, aucune zone n’est accentuée ou pondérée par rapport à une autre. C’est une autre manière de structurer et distribuer les éléments dans l’espace pictural.
L’Expressionnisme Abstrait américain, la spécificité du medium et l’aléatoire
La peinture de Jackson Pollock fonctionne aussi, dans l’ensemble, avec le travail du critique d’art Clement Greenberg. La pensée de Greenberg peut se croquer ainsi : chaque medium se doit de réfléchir sa propre spécificité matérielle ; le multimédia produit de la contingence décorative, non de l’art. La peinture de Jackson Pollock est ainsi un medium qui s’auto-réfléchit, dans sa matérialité de medium. Et le produit fini, monté sur châssis et accroché au mur, n’en est pas moins percutant : cette expérience picturale est inédite. Le geste du peintre est devenu l’essence de la peinture. Mais l’Å“uvre procédurale de Jackson Pollock anticipe également le mouvement Fluxus. Ce questionnement de l’aléatoire ne manquera pas de fasciner et de résonner chez les artistes postérieurs. Et la mort brutale de Jackson Pollock en 1956 (à 44 ans, dans un accident de voiture), n’empêchera pas son Å“uvre de laisser un héritage fécond.